Selon lui, il y a une pause dans les pourparlers entre la Russie et l’OTAN sur l’ABM et sa raison est connue. Moscou attend de ses partenaires les garanties que l’ABM européen n’est pas dirigé contre la Russie, dit le diplomate.
« Les garanties doivent être exprimées nettement dans les critères militaro-politiques disant que l’ABM sera dirigé contre des risques apparaissant en dehors de la région Europe-Atlantique. Ces garanties pourront marquer le début des travaux concernant les paramètres éventuels de ce système, ainsi qu’une nouvelle étape dans les relations Russie-OTAN. L’échec signifierait la réapparition des stéréotypes de la guerre froide ».
Au début du mois de décembre, la séance du Conseil Russie-OTAN aura lieu à Bruxelles ayant au menu la sécurité européenne et l’ABM en Europe.
Ce thème va aussi figurer au menu des négociations des présidents russe et US. Les délais de la visite d’Obama à Moscou sont à concerter. Selon le conseiller diplomatique du président Poutine, Yuri Ouchakov, le complexe des relations bilatérales sera discuté. La Russie peut s’attendre aux nouvelles démarches de la part d’Obama, dit le vice-directeur de l’institut des Etats-Unis et du Canada Pavel Zolotaryov.
« Au cours de sa première investiture, la possibilité d’atteindre le compromis était limitée pour Obama qui devait penser à sa ré-élection. A présent, le moment est venu ».
A Séoul, en marge du sommet consacré à la sécurité nucléaire, Barack Obama avait promis au président Medvedev que s’il était ré-élu, sa position sur l’ABM serait plus souple. A Moscou on voudrait voir la confirmation de ces promesses, estime le rédacteur en chef de la revue Russie en politique globale Fiodor Loukianov.
« Je pense que la souplesse pourrait se manifester en prolongation des délais concernant la mise en place de l’ABM en Europe. Et les démarches des Etats-Unis doivent être plus transparentes pour que la Russie obtienne plus d’informations à ce sujet ».
Les experts notent que le champ de manoeuvre d’Obama dans ses relations avec la Russie est assez limité notamment par le Congrès US où dominent les républicains qui ne veulent pas des accords avec la Russie dans le domaine de l’ABM. A Moscou on note qu’il suffit d’avoir la volonté politique et de renoncer à la guerre froide. Alors, la question sera résolue. /L