Le porte-parole du gouvernement irakien a noté que Bagdad n’avait pas encore officiellement signé un contrat sur l’achat d'armements à la Russie. Une commission, organisée spécialement pour revoir les ententes, décidera du document final à ce sujet. Une nouvelle délégation sera prochainement envoyée à Moscou pour revoir le marché.
Début octobre, au cours de la visite à Moscou du premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un paquet d’accords avait été signé concernant la coopération technique et militaire pour une somme de 4 milliards 200 millions de dollars. A présent une information contradictoire parvient de l’Irak. La veille le porte-parole du Premier ministre Ali Moussavi a annoncé l’annulation du marché. Quelques heures après le ministre de la Défense d’Irak, Sadoun al-Doulaïmi, a démenti cette information. Il a assuré que le contrat était honoré et a qualifié la situation de « malentendu ». Il était dû au fait que l’information sur ce contrat n’était pas parvenue au moment requis au comité anticorruption de l’Irak. Le président du Conseil public auprès du ministère de la Défense de Russie Igor Korottchenko entrevoit une mésentente des élites politiques de l’Irak. Il le disait à notre correspondant.
« Il y a une lutte entre différents groupes politiques pour honorer ou non ce contrat. La direction irakienne subit une puissante pression de Washington, qui n’est pas intéressé à voir l’Irak acheter des armements russes pour une somme aussi énorme ».
Ce marché devait devenir le plus important depuis le renversement du régime de Saddam Hussein en Irak. Les Etats-Unis sont visiblement mécontents par un contrat aussi important, dit l’expert de l’Institut russe des évaluations stratégiques Ajdar Kourtov.
« Au marché international des armements la Russie est la deuxième pour les exportations des armes après les Etats-Unis. Et bien entendu, la hausse des exportations des armements russes n’arrange pas, bien sûr, les Etats-Unis. Je n’exclue pas la variante que ce sont précisément les Etats-Unis qui ont usé des canaux politiques de pression sur le gouvernement d’Irak pour l’obliger à renoncer totalement au projet d’accord conclu ou bien à réduire fortement le montant du contrat ».
Parmi les causes possibles du scandale à propos du contrat coûteux peuvent figurer les soupçons du Premier ministre Nouri al-Maliki au sujet de la corruption des fonctionnaires irakiens. Bagdad a déjà mis en mouvement une enquête à ce propos. Moscou elle aussi entend prochainement demander des explications officielles concernant le sort du contrat russo-irakien. /L
