Et voilà que Barack Obama est réélu. Ce qui nous intéresse avant tout c’est l’effet que cela aura pour la Russie. Des experts évaluant de façon modérée le dialogue et sont enclins à considérer que M. Obama n’est pas la pire des variantes. Voici l’opinion de Dmitri Souslov, directeur adjoint du Centre des études européennes et internationales complexes :
« On ne peut pas dire que les relations seront meilleures. Mais il est certain qu’elles ne vont pas empirer sensiblement, comme cela aurait pu être le cas après l’élection de M. Romney, qui ne voyait pas la Russie en tant que pays partenaire. Avec M. Obama tout est plus compliqué. L’inertie du partenariat qui existe ces dernières années se poursuivra, bien que dans des conditions plus difficiles. Ici beaucoup dépendra de l’issue des élections au Congrès. La crise des pourparlers russo-américains sur le bouclier antimissile, les problèmes avec la ratification du traité sur les armements stratégiques offensifs, la liste Magnitski – tout cela est dû au fait que la chambre basse du Congrès est contrôlée par les républicains ».
Le Kremlin attend de Barack Obama plus de souplesse concernant le système ABM, promise par lui encore à Dmitri Medvedev. Le président américain entendait montrer cette qualité précieuse en cas de sa réélection, rappelle Fedor Loukianov le rédacteur en chef de la revue Russie en politique globale :
« La souplesse dans le cas de M. Obama signifie qu’il pourrait ajourner la réalisation du projet et, probablement, discuter certaines mesures allant dans le sens de plus de « transparence ». Or montrer à présent une telle souplesse est extrêmement difficile, car les républicains s’y opposent fermement. De cette façon, je ne crois pas que lors du deuxième mandat du président Obama nous puissions attendre des progrès tant soit peu tangibles dans la situation d’impasse, que nous voyons en ce moment dans la question liée au système de défense antimissile ».
Quoi qu’il en soit, « il y a quatre ans l’administration Obama a formulé la stratégie à l’égard de la Russie qu’elle va suivre à présent », indique l’ambassadeur des Etats-Unis en Russie Michael McFaul. Les rapports bilatéraux, comme cela a toujours été le cas, dépendront à bien des égards de la position de Moscou. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov l’a déjà formulée : sur un pied d’égalité, dans le respect et les avantage mutuels, la Russie peut aller aussi loin que le voudra elle-même l’administration américaine. /L