Assemblée du Monde Russe : langue russe et histoire de la Russie

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Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a appelé dans son intervention devant les participants à la VI Assemblée du Monde Russe à « ressentir l'appartenance à la Russie et à la culture russe » . Le 3 novembre ce forum annuel qui réunit près d’un millier de participants venus de plus de 80 pays du monde a ouvert ses portes à Moscou.

Cette année l’Assemblée, qui se tient dans le cadre des festivités du Jour de l’Unité nationale, a pour thème « La langue russe et l'histoire de la Russie ».

Renforcer et soutenir la langue russe en préservant ses positions au niveau international : telles sont les priorités non seulement de l’Etat russe mais aussi des Russes de l’étranger. « La langue russe est un élément fédérateur du Monde Russe qui compte plusieurs millions d’habitants » est convaincu Dmitri Medvedev.

« L’intérêt pour l’apprentissage de la langue russe ne cesse de croître même dans les pays où le russe a cédé ses positions. Aujourd’hui dans de nombreux pays la maîtrise de la langue russe, tout comme celle d’autres langues étrangères, donne un avantage compétitif considérable pour l’obtention d’un emploi intéressant. L’économie amène à renoncer aux directives politiques imposées. Ce n’est pas hasard que la langue russe est l’une des langues les plus demandées à l’école et à l’université dans nombre de pays étrangers ».

En effet, ces dernières années l’intérêt pour le russe a augmenté en grande partie grâce aux activités de la fondation « Monde Russe », qui est d’ailleurs l’initiateur et l’organisateur de l’Assemblée. Cependant, la position de la langue officielle de la Russie dans le monde est loin d’être acquise, a confié à La Voix de la Russie le représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale, Mikhaïl Chvydkoy.

« Au cours des dix ou quinze dernières années le nombre de russophones a diminué d’environ 50 millions d'individus. C’est une réalité objective liée aux processus géopolitiques complexes dont nous ne pouvons pas ne pas tenir compte. Mais aujourd’hui il est important de comprendre une autre chose :  le russe est toujours la langue de communication entre les peuples et les Etats de tout l’espace postsoviétique ainsi que pour certains pays d’Europe de l’Est et d’Europe centrale. C’est pourquoi les sujets évoqués lors de l’Assemblée sont extrêmement importants et constituent non pas un regard vers le passé mais un regard vers l’avenir ».

Cette année l’Assemblée du Monde Russe se tient au moment où l'on ne cesse de discuter du problème de la préservation de la langue russe non seulement parmi les Russes de l’étranger et dans l’espace postsoviétique, mais aussi à l’intérieur de la Russie. Selon certains experts, la réforme du système éducatif russe, l’adoption du système de tests à l’école secondaire et d’autres changements ont fait que tous les ans de moins en moins de personnes parlent le russe classique.

Andreï Foursenko, ancien ministre russe de l’Education, aujourd’hui assistant du président, a pourtant rappelé dans une interview à La Voix de la Russie que la langue russe n’était pas en train de perdre ses positions.

« Toute langue change qu’on le veuille ou non. En Angleterre, sans parler de l’Amérique, on ne parle plus depuis longtemps la langue de Shakespeare, même si celle-ci était très belle. Aujourd’hui il nous faut avant tout penser à faire en sorte que, d’une part, la langue préserve sa capacité à se développer sans toutefois se simplifier, et d’autre part, conserve les particularités qui la distinguent des autres langues, et ce, non seuelement en ce qui concerne l’orthographe mais aussi le sens ».

Un autre problème lié, bien qu’indirectement, à la langue russe et aux Russes de l’étranger, est celui de la perpétuation de la mémoire historique. Ce problème était au cœur des débats. L’écrivain russe Valentin Ossipov a exposé une proposition visant à éviter la falsification de l’histoire.

« Puisque l’Occident fournit des informations erronées sur notre histoire, il faut inciter les gens à modifier leur avis en utilsant les faits, les chiffres, les statistiques. Je suis convaincu qu’il est aujourd’hui nécessaire de conjuguer les efforts des médias, des maisons d’éditions, des agences d’information et autres organismes afin d'amener les pays d’Occident à changer d'opinion. Je suis, par exemple, profondément blessé de constater que les gens sont persuadés que ce sont les pays occidentaux qui ont apporté la plus grande contribution à la victoire sur le nazisme, ce qui fait oublier nos millions de victimes ».

L’année 2012 est l’Année de l’histoire de Russie. Les participants à l’Assemblée du Monde Russe se disent convaincus que l’avenir de la Russie mais aussi l’avenir du monde entier dépend de la lecture actuelle de notre histoire. T 

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