1er novembre 1952: les Etats-Unis testent leur première bombe H

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Le 1er novembre 1952, les Etats-Unis ont fait exploser la première bombe thermonucléaire sur l'atoll d'Eniwetok, situé au nord-ouest des îles Marshall en Micronésie, dans l'océan Pacifique).

Le 1er novembre 1952, les Etats-Unis ont fait exploser la première bombe thermonucléaire sur l'atoll d'Eniwetok, situé au nord-ouest des îles Marshall en Micronésie, dans l'océan Pacifique).

La bombe à hydrogène – ou thermonucléaire — est une arme de grande puissance destructrice qui fonctionne grâce à la fusion nucléaire de particules légères. Ces dernières, transformées en éléments plus lourds, libèrent une immense quantité d'énergie.

Pour cela, il est nécessaire que les noyaux légers se rapprochent à une distance égale ou inférieure au rayon d'action des forces d'attraction des atomes. La loi de Coulomb empêche ce rapprochement de particules – une force de répulsion se met en activité entre les noyaux chargés positivement. Pour provoquer la fusion, une substance de forte densité doit être portée à une température très élevée — de l'ordre de plusieurs centaines de millions de degrés Kelvin — afin que l'énergie cinétique du mouvement thermique des noyaux soit suffisante pour surmonter la force de répulsion de la loi de Coulomb. A cette température, l'élément existe sous forme de plasma. Etant donné que la synthèse n'est possible qu'à très haute température, la fusion nucléaire a reçu le nom de réaction thermonucléaire.

En milieu naturel, ces phénomènes ne sont observés que dans le noyau du Soleil et des étoiles.

L'idée de la bombe à hydrogène est apparue au sein d’un groupe de scientifiques américains, membres du projet Manhattan, qui ont conçu et testé en 1945 la première bombe nucléaire au Nouveau-Mexique, à Alamogordo.

Le physicien Edward Teller était responsable du développement de la bombe H. Un groupe de scientifiques a été créé sous sa direction en avril 1946 au Laboratoire national de Los Alamos, chargé des recherches secrètes sur l'arme nucléaire.

Une analyse théorique préalable a montré que la synthèse thermonucléaire était plus facilement réalisable dans un mélange de deutérium (un isotope stable de l'hydrogène avec une masse atomique égale à 2) et de tritium (isotope radioactif de l'hydrogène, avec une masse atomique égale à 3). Les scientifiques américains prendront ces observations pour base et lanceront en 1950 le projet de création de la bombe à hydrogène. Le début de la fusion et l'explosion nécessitaient une température très élevée et une pression extrêmement forte sur les composants de la bombe. On comptait alors atteindre une telle température grâce à l'explosion préalable d'une faible charge nucléaire à l'intérieur de la bombe H. Mais comment obtenir une pression équivalente à celle de plusieurs millions d'atmosphères, nécessaire pour comprimer le deutérium et le tritium ? Le problème a pu être résolu avec l'aide du physicien Stanislaw Ulam : le modèle américain de la bombe à hydrogène a donc été baptisé Teller-Ulam. Le tritium et le deutérium de ce modèle n’étaient pas surcomprimés par une explosion de substances chimiques mais grâce à la concentration de la radiation suivant l'explosion d'une faible charge nucléaire primaire.

Ce modèle de bombe demandait une quantité importante de tritium et les Américains avaient donc construit de nouveaux réacteurs pour en produire.

L'essai du prototype de la bombe H — sous le nom de code Ivy Mike — a été mené le 1er novembre 1952. Sa puissance était de 10,4 Mt d'équivalent en TNT, ce qui dépassait environ 1 000 fois la puissance de la bombe nucléaire lancée sur Hiroshima. Après l'explosion, l'une des îles de l'atoll sur laquelle était posée la charge a été complètement détruite et le diamètre du cratère formé par l'explosion a dépassé 1,5 km.

Cependant, le dispositif de test n'était pas encore une véritable bombe à hydrogène et ne pouvait pas être transporté: il s'agissait d'un engin stationnaire de 82 tonnes aux dimensions d’un immeuble de deux étages. De plus sa structure, contenant du deutérium liquide, ne convenait pas et n'a plus été utilisée par la suite.

L'URSS effectuera son premier essai thermonucléaire le 12 août 1953. Par sa puissance (0,4 Mt) il était largement inférieur à son homologue américain. En revanche, la munition pouvait être transportée et sa structure ne nécessitait pas de deutérium liquide.

Cet article s'appuie sur des informations tirées des sources ouvertes

 

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