Le Mali, sera-t-il une école internationale du terrorisme ?

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« La glace commence à fondre », dit-on en Russie lorsqu’une affaire bouge enfin du point mort. Au Mali il n’y a pas de la glace sauf dans le frigo, écrit Alexei Grigoriev. Or, ce dicton russe reflète on ne saurait mieux la situation au Mali.

« La glace commence à fondre », dit-on en Russie lorsqu’une affaire bouge enfin du point mort. Au Mali il n’y a pas de la glace sauf dans le frigo, écrit Alexei Grigoriev. Or, ce dicton russe reflète on ne saurait mieux la situation au Mali. La communauté mondiale a enfin pris, semble-t-il, entièrement conscience des menaces émanant de l’évolution de la situation au Mali, surtout dans le Nord contrôlé par les islamistes radicaux dirigés par « Al-Qaida au Maghreb islamique » (AQMI). Le CS de l’ONU a adopté le 12 octobre la résolution engageant tous les pays concernés, en premier lieu les autorités maliennes à présenter dans l’espace de 45 jours les projets d’intervention armée du contingent de trois mille de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et une feuille de route pour le règlement de la crise. Le CS adoptera, la décision définitive concernant les moyens de régler la crise, a indiqué jeudi à Genève dès son retour de Bamako le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, Jan Eliasson. Il s’est entretenu dans la capitale malienne avec les responsables de l’administration, les médiateurs de la CEDEAO, les délégués de l’UA avec à sa tête Nkosazana Dlamini-Zuma, la nouvelle présidente de la Commission de l’UA, Romano Prodi, le nouvel envoyé de l’ONU pour le Sahel, Jean-Felix Paganon, l’émissaire spécial de Paris pour la région de Sahel et Pierre Vimont, le numéro deux dans la diplomatie de l’UE. Les délégués à la conférence se sont engagés unanimement à aider le Mali « à établir un ordre constitutionnel et une unité nationale afin de faire respecter son intégrité territoriale » et à expulser les milices rebelles du Nord malien. La réunion des diplomates et des responsables militaires français et américains à Bruxelles consacrée à la sécurité au Sahel s’est déroulée simultanément à la conférence à Bamako. Le ministre français des AE a dit, en particulier, à une conférence de presse : « La situation au Mali est gravissime, elle menace la sécurité et le développement en Afrique. Le Nord est aux mains des terroristes aux appellations diverses. Ils disposent de beaucoup d’armes qu’ils ont récupérées à la suite du conflit libyen, de beaucoup d’argent issu des prises d’otages et du trafic de drogue. Ces terroristes menacent la vie des Maliens, mais menacent également l’ensemble de l’Afrique et de l’Europe. Le Mali est une sorte d’école internationale du terrorisme ».

Le correspondant de La Voix de la Russie a demandé à Louis Caprioli, ex-chef du département pour la lutte contre le terrorisme de la Direction française de la surveillance du territoire (DST), de commenter par téléphone la situation au Mali.

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Algérie en Russie Smail Chergui a envisagé les moyens de régler la crise au Mali. L’Algérie est parmi les pays qui mettent le cap sur le règlement diplomatique des problèmes maliens.

Le conflit au Mali dure depuis près de sept mois après le coup d’Etat commis par la junte militaire le 22 mars à Bamako ayant délié en fait les mains aux radicaux qui se sont emparés du Nord du pays. Initialement il était prévu d’engager les pourparlers avec les islamistes. Ce fut une erreur, dit le directeur de l’Institut du Proche-Orient Evguéni Satanovski :

Certes, il est possible de s’entendre, a dit l’expert russe. Quand vous vous entendez avec votre tueur, c’est vous qui le faites et lui, il ne s’entend avec vous qu’aux sujets bien déterminés : quand, où et avec quelle arme il vous fusillera. On dit au Proche-Orient : j’ai promis mais je n’ai pas promis de tenir ma promesse. Ainsi, la France a fait tout ce qui était en son pouvoir pour renverser le tyran en Libye et en fait de même en Syrie. Il est sans doute possible de s’entendre avec un tigre enragé. Mais qu’allez-vous faire s’il y a à sa place dix mille rats fous. Dans cet ordre d’idée, je partage l’opinion de nos collègues israéliens prétendant que si les terroristes veulent finalement être devant Dieu, l’unique tâche consiste à faire en sorte que cela se produise au plus vite.

C’est un jugement dur mais à peu près correct. « Elles (la СEDEAO, la France, l’Allemagne promettant d’aider le Mali à se débarrasser des terroristes –- NDLR) veulent la guerre? On va faire la guerre. C'est pourquoi nos frères viennent de partout, a déclare Habib Ould Issouf, membre du Mujao, un des groupes islamistes occupant le Nord du Mali, dans le contexte des préparatifs d’une intervention africaine dans la région. Bref, l’évincement des terroristes islamiques du Nord du Mali avec emploi la force n’a pas, à ce qu’il paraît, d’alternative. Sinon, il est possible que le Mali devienne une école internationale du terrorisme.

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