Cette tendance est observée à l’échelle de toute l’UE. Et le fait que pour le déficit du budget national en 2011 l’Espagne se range à côté de la Grèce témoigne des difficultés rencontrées par l’économie espagnole. Or les problèmes de l'Espagne menacent la zone euro plus que les problèmes de la Grèce, du Portugal ou de l’Irlande, a noté dans un entretien accordé à La Voix de la Russie Olga Boutorina, chef de la chaire de l’intégration européenne du MGIMO auprès du MAE de Russie :
« Si l’Espagne demande l’aide du Mécanisme européen de stabilité (MES), le nouveau fonds de l’UE, la confiance envers l’euro sur les places financières du monde sera, certainement, entamée ».
L’UE comptait non sans raison que la situation serait améliorée par une dynamique positive de la balance commerciale des pays de la zone euro. Mais là aussi, les experts ont été déçus. En août dernier même si la balance commerciale des Etats de la zone euro a enregistré un surplus, celui-ci n’a pas dépassé 6,6 milliards d’€ contre les 10 milliards d’€ escomptés. Et ce qui est encore plus caractéristique : on voit persister dans l’UE l’ancienne division en pays stables et pays « à problèmes ». Tout cela ne rend pas optimiste quant aux perspectives de sortie de la crise financière, a dit à La Voix de la Russie Boris Roubtsov, professeur à l’Académie des Finances de Russie :
« Les craintes au sujet de la situation dans la zone euro sont fondées. De plus, il est bien possible que la zone euro ne parvienne pas à conserver sa configuration actuelle. Aussi des discussions sont menées au sein de l’UE sur la politique erronée d’élargissement de la zone euro à des Etats à économie plus faible ».
Initialement on supposait que la supervision des banques dans les pays de la zone euro serait assumée par la Banque Centrale Européenne (BCE). Mais trois questions se sont immédiatement posées : la base juridique ambiguë d’une telle extension des compétences de la BCE, le conflit d'intérêts entre les membres de la zone euro et les autres pays de l’UE, la position de l’Allemagne qui insiste sur l'octroi de prérogatives élargies à l’UE en matière de contrôle de la politique budgétaire des certains pays.
Il se peut que le sommet de décembre de l’UE confère un nouveau contenu aux décisions déjà prises. A condition, bien entendu, que d’ici là les nombreuses prévisions n’augurant rien de bon dans un avenir immédiat ne se confirment pas. T