Le rapprochement avec Myanmar s’inscrit dans le contexte du dialogue humanitaire avec le gouvernement de ce pays dont font partie des civils. Les 20 dernières années Myanmar se trouvait dans l’isolement. Les USA et les pays occidentaux ont de fait déclaré un moratoire de tous les contacts avec la junte militaire en réplique aux représailles des dissidents. Et les militaires du Myanmar se méfiaient des contacts éventuels. En 2008, un cyclone destructeur a frappé le Myanmar et la marine US qui participait à « Cobra Gold » était prête à voler à son secours, mais le gouvernement du pays a refusé.
Après les élections de l’année dernière, le pays vit sa libéralisation politique et économique. Des choses jadis impossibles commencent à se produire. Ainsi, la chef emblématique de l’opposition, et prix Nobel, Aung San Suu Kyi, qui a passé des années en détention, a commencé son activité politique et même a su vaincre un candidat du parti au pouvoir aux élections parlementaires supplémentaires.
Pourtant, la situation avec les droits de l’Homme au Myanmar laisse toujours à désirer. Aung San Suu Kyi fustige notamment la pression exercée sur les candidats d’opposition par les autorités. Les défenseurs des droits de l’Homme internationaux parlent de représailles qui visent la minorité musulmane. Selon eux, les militaires n’arrêtent pas de commettre des crimes contre l’humanité.
Mais les USA réagissent avec un calme qui ne leur est pas propre dont la preuve est le renouvellement éventuel de contacts militaires avec le Myanmar. L’invitation des observateurs de ce pays aux exercices « Cobra Gold » n’est pas liée aux progrès avec les droits de l’Homme, qui sont assez modestes, mais à l’intérêt que portent les USA à leur statut militaro-politique dans la région Asie-Pacifique.
L’invitation adressée au Myanmar de participer aux exercices US-Thaïlande « Cobra Gold » est la preuve de leur préoccupation de l’influence grandissante de la Chine dans la région. Ce qui peut se traduire par la création de petites alliances militaro-politiques.
En cas de la victoire de Mitt Romney, cette tendance sera encore plus marquée, car il y a dans cette région des pays qui s’inquiètent de l’expansion économique de la Chine et de son attitude intransigeante dans les questions territoriales. Et comme résultat, la coopération encore plus étroite avec les Etats-Unis. /L