Le parlement soudanais a approuvé mercredi le protocole de coopération avec le Soudan du Sud censé permettre de normaliser les relations entre ces deux pays voisins, seuls deux des 172 députés présents ayant voté contre le document.
"La plupart des députés ont approuvé le document, en tant que plateforme solide pour normaliser les relations avec le Soudan du Sud", a déclaré le président du parlement Ahmed Ibrahim al-Tahir à l'issue du débat sur le protocole signé en septembre dernier et salué par les présidents des deux pays comme un pas important vers la fin des tensions.
Le protocole ouvre la voie à la reprise de la production pétrolière du Soudan du Sud, dont l'arrêt depuis janvier a beaucoup affecté les économies des deux pays.
Ce vote au parlement soudanais a suivi une procédure similaire au parlement du pays voisin. En dépit de manifestations de protestation de la population contre ce document, il a été approuvé par la majorité des députés de l'assemblée législative du Soudan du Sud, 189 des 332 parlementaires ayant voté pour la ratification du protocole de coopération avec Khartoum.
Sous la pression du Conseil de sécurité de l'Onu, Khartoum et Juba ont été obligés de se mettre à la table de négociations et de signer finalement en septembre à Addis-Abeba un protocole de coopération, notamment en matière de sécurité, de production de pétrole, de commerce et de droits des citoyens.
Le document prévoit la création le long de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud d'une zone tampon démilitarisée et la fin du soutien aux rebelles, ce qui constituait la principale condition de Khartoum pour normaliser les relations avec Juba et s'entendre sur le transit de pétrole sud-soudanais via le territoire du Soudan.
Ces accords ne règlent toutefois pas d'autres questions délicates comme celle du statut de la zone contestée d'Abyei ou de la démarcation de la frontière. Ces questions restent en suspens depuis l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 et ont conduit au printemps les deux voisins au bord de la guerre.