Artiom Loskoutov, peintre de la ville russe de Novossibirsk, a été reconnu coupable de transgression administrative pour avoir vendu des T-shirts en soutien au groupe punk Pussy Riot.
Le "transgresseur de la loi" raconte qu'il avait récemment publié sur son site internet une annonce disant qu'il "échangeait" des T-shirts à l'effigie d'"icônes" en soutien aux Pussy Riot contre 20 euros et qu'il envisageait de verser les bénéfices générés aux représentants du groupe.
Se faisant passer pour des clients, deux agents de police se sont procurés le 26 septembre dernier deux T-shirts en question, après quoi ils ont dressé un constat.
Le peintre a confié à RIA Novosti que la commission de l'administration municipale l'avait reconnu coupable de vente dans un lieu non-approprié et de mener un commerce illicite.
M. Loskoutov a par ailleurs failli se voir infliger une amende, mais la commission a décidé de l'en exempter.
En mars dernier, ce même peintre avait déjà fait objet d'une procédure administrative pour avoir diffusé des "icônes" portant "atteinte aux sentiments religieux". Réalisés dans le même style que les icônes orthodoxes, les images en question représentaient des femmes et un enfant cagoulés et entourés d'un halo. L'inscription appelait à la libération des Pussy Riot. Reconnu coupable de deux chefs d'accusation sur trois, M.Loskoutov avait été contraint de verser une amende symbolique.
Le 17 août dernier, un tribunal de Moscou a reconnu trois des cinq membres du groupe punk féministe Pussy Riot - Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova - coupables de hooliganisme et les a condamnées à deux ans de colonie pénitentiaire pour avoir improvisé une "prière punk" devant l'autel de la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, haut lieu du culte orthodoxe russe, le 21 février. Lors de leur prière, les femmes ont supplié la Sainte Vierge de "chasser Poutine". Une vidéo de cette performance est disponible sur Internet. L'affaire a suscité un fort retentissement international. En appel, la justice russe a transformé la peine de Ekaterina Samoutsevitch en sursis, autorisant sa libération immédiate le 10 octobre dernier.