Lundi, peu avant la déclaration d’Ashton, l’UE a approuvé un nouveau paquet de sanctions unilatérales contre l’Iran. Ces sanctions visent le secteur financier. Maintenant toutes les transactions entre les banques européennes et iraniennes sont interdites. Des restrictions sur le commerce sont introduites : les Européens ne peuvent pas acheter de gaz à l’Iran ou lui vendre des métaux, des tankers pour transporter les produits pétroliers et participer à l'activité des chantiers navals. L’UE est convaincue que les nouvelles mesures pousseront Téhéran à accomplir les clauses de l’ultimatum européen et à renoncer à l’enrichissement d’uranium à 20%. Cependant, une telle approche ne donnera pas les résultats escomptés, estime le directeur du Centre d’études sociopolitiques Vladimir Evseev.
« L’Iran à son tour a avancé un plan en neuf points, conformément auquel il est prêt à suspendre le processus d’enrichissement d’uranium à l’usine Fordou, sous réserve que les neuf points soient acceptés par l'UE, ce qui semble peu probable. Il ne peut s’agir que de concessions mutuelles. Ici beaucoup de choses dépendent de ce qui sera proposé à l’Iran. Certains dénouements sont possibles si l’on se fonde sur le principe de la progressivité et de la réciprocité, proposés par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cependant l’UE insiste pour que l’Iran accomplisse préalablement toutes ses exigences, ce n'est qu'après que les sanctions seront levées ».
L’expert de l’Institut du Proche-Orient Sergueï Sereguitchev perçoit différemment le problème.
« Peut être qu'un compromis permettant à l’Iran et à l’UE de sauver la face sera trouvé. C'est sans doute ce dont Ashton avait parlé. Cependant, ce sera un compromis tactique, une pause dans le développement de cette crise. Parce qu’il est peu vraisemblable qu’Ashton déclare que le président américain est prêt à rencontrer son homologue iranien pour discuter de l’état des relations américano-iraniennes. Cependant, cela serait une démarche puissante. Elle pourrait désorienter plusieurs forces au Proche-Orient ».
Les interlocuteurs de La Voix de la Russie n’attendent pas de percée aux négociations des six avec l’Iran qui se dérouleront en décembre après l’élection aux Etats-Unis. Cependant, tout dépend de l’Iran et des membres européens des six (la France, la Bretagne, et l’Allemagne) et de leur désir de continuer à défendre leurs positions. Ensuite les négociations seront suspendues jusqu’à la fin de l’été 2013 : la campagne électorale débute en Iran en janvier et le nouveau président sera élu en juin. T
