La Culture et les Arts 20.09.2012

© Photo: RIA NovostiLa Culture et les Arts 20.09.2012
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Au sommaire: 

-Il retrouve la Russie après un siècle d'absence

-La récompense américaine attribuée à une danseuse russe

-Inspiration aux créateurs et art aux usines


Il retrouve la Russie après un siècle d'absence

Une exposition provenant du musée national du Venezuela s’est ouverte dans la galerie Tretiakov. Elle s’intitule : « Nikolaï Ferdinandov et Armando Reveron. Une rencontre ». Il s’agit de deux peintres vénézuéliens de renom. Ferdinandov représente l’école russe d’avant-garde alors que Reveron est considéré au comme classique national au Venezuela

Décorateur, architecte et peintre,Nikolaï Ferdinandov est parfaitement inconnu en Russie et ses tableaux ne figurent pas dans les musées russes. Il faisait pourtant partie des peintres qui étaient au début du XXe siècle aux sources de l’art nouveau. Il exposait aux côtés de Gontcharova, de Malévitch et de beaucoup d’autres artistes qui ont par la suite fait la gloire de l’avant-garde russe. Mais Ferdinandov n’est jamais mentionné en rapport avec eux. Le destin a voulu que son oeuvre se répercute sur l’art national d’un tout autre pays. Après avoir quitté la Russie en 1915, il s’installe au Venezuela pour devenir un grand artiste de ce pays latino-américain. Aux dires de la directrice de la galerie Tretiakov Tatiana Ledbedeva, ce fait ajoute à l’attrait de l’exposition.

« Les peintures que nous exposons aujourd’hui sont uniques parce que très rares par rapport a la prolixité de nombreux artistes partis en émigration ».

Chaque émigé avait ses raisons de quitter la Russie. Pour Nikolaï Ferdinandov, c’était le refus de se battre sur les fronts de la Première guerre mondiale. Il se rend d’abord à New York où il se fait un nom comme bijoutier parce qu’il avait, comme on dit, plus d’une corde à son arc. C’est alors qu’il devient un habitué du Venenzuela où il venait acheter des perles. Il passait beaucoup de temps sur la côte du golfe des Caraïbes où il s’est fait construire unu maison sur pilotis qui lui servait d’atelier. Ses oeuvres étaient consacrées à la mer, à l’univers sous-marin et à la richesse de la forêt tropicale. L’ombre et la lumière l’attiraient tout autant que le jeu de couleurs. Le jour et la nuit sont deux mondes à part dans ses oeuvres.

En 1920, Nikolaï Ferdinandov s’installe définitivement au Venezuela où il se retrouve bientôt au centre de la vie culturelle de la capitale vénézuélienne. On l’appelle de plus en plus souvent El Ruso. C’est alors qu’il fait la connaissance d’Armando Reveron devenu son ami fidèle et son successeur qui des dizaines d’années plus tard sera un grand maître national. C’est précisément le jour de sa naissance que les Vénézuéliens célèbrent la Journée de la peinture.

Nikolaï Ferdinandov figure au Venezuela dans toutes les encyclopédies d’art et sa vie avait même servi de toile de fond au roman « l’Étranger ». Mais pourqoi l’artiste a-t-il été oublié en Russie et pourquoi son héritage artistique reste en friche? La commissaire de l’exposition Anna Mapolia nous en donne qulques explications:

« Toutes les oeuvres connues de Ferdinandov sont conservées à la Galerie nationale du Venezuela. Il avait beaucoup de tableaux (plus d’une centaine) qu’il voulait exposer de son vivant en Europe et en Russie. L’artiste est mort tragiquement en 1925 et sa jeune veuve est partie en Europe avec ses deux filles. C’est de cette façon que son héritage s’est retrouvé en France. On pense généralement que la majeure partie de ses tableaux a été détruite dans un bombardement. Nous avons entrepris une quête à travers le monde et n’avons découvert qu’un panneau en mosaïque qui est conservé au musée Amen Rikhani au Liban ».

Par conte, il est fort probable que ses tableaux figurent dans des collections privées et il se peut que d’autres oeuvres de ce remarquable artiste russe soit découvertes après cette exposition assortie d’un excellent catalogue.

 

La récompense américaine attribuée à une danseuse russe

Je suis surprise, enchantée et reconnaissante ! C’est de cette facon que la célèbre danseuse étoile russe Natalia Makarova a réagi à l’attribution d’un prix américain prestigieux. C’est le prix du Centre des arts d’interprétation Kennedy à Washington qui s’assimile par son statut au titre de chevalier en Grande Bretagne ou de cavalier de la Légion d’honneur en France.

Le prix sera remis à Natalia Makarova pour « une contribution remarquable à la vie culturelle américaine et internationale ». Cettecontribution va bien au-delà du ballet parce que Makarova est aussi chorégraphe de renom, actrice de théâtre et de cinéma, productrice et mécène. Mais elle est surtout connue comme danseuse étoile. Natalia Makrova, soliste du théâtre Kirov de Léningrad, a fait parler d’elle au début des années 1960. Il est vrai cependant que le public russe n’a pu admirer ses brillantes prestations que pendant dix ans en tout et pour tout. En 1970, pendant une tournée à Londres elle demande l’asile politique en Grande Bretagne, puis s’installe aux États-Unis où sa carrière connaît une envolée vertigineuse. Prima du Théâtre de ballet américain à New York, soliste invitée du Ballet royal de Londres et de l’Opéra de Paris, muse des grands chorégraphes européens John Neumeier et Rolland Petit, Natalia Makarova a rapidement mérité le titre de « première dame du ballet mondial ». Mais elle n’a pu revoir le public russe qu’à l’époque de la perestroïka gorbatchévienne. Alors, en 1988 à Lénigrad, elle a tout d’abord tenu à remercier ses chers pénates:

« Mon expérience à l’école Vaganov et au théâtre m’a permis de faire carrière en Occident. Je le sais à coup sûr ».

L’expérience de Natallie Makarova comprenait des spectacles de ballet classiques comme la partie d’Odette dans « le Lac des cygnes » de Tchaïkovski, ce sommet de l’art de ballet. La danseuse raconte se souvenant de ce rôle on ne peut plus difficile :

« J’ai connu des victoires et des défaites et bien des difficultés. J’ai pu affiner ma maîtrise en dansant dans de nombreux spectcles comme pendant la tournée en Afrique du Sud avec 14 « Lacs de cygnes » d’affilée à la cadence d’un spedctacle par jour. Autant vous dire qu’après cette perfrmance je n’avais plus de trac ».

La grande danseuse italienne Carla Fracci a dit un jour à propos de Natalia Makarova : « Son portfolio était impeccable parce qu’elle avait toujours été une étoile ». Ces derniers temps, l’étoile de Natalia Makarova éclaire de plus en plus souvent les cieux russes. Elle a joué au début des années 1990 dans le spectacle de Roman Viktiouk « Deux sur la balançoire », a pris part il y a deux ans à une grande soirée de ballet au théâtre Mariinski organisée en son honneur et a dirigé cette année le jury du prix international de ballet « Dance open » institué dans son Saint-Pétersbourg natal.

Le remise du prix du Kennedy Centre de Washington à Natalia Makarova aura lieu au début de décembre. C’est la secrétaire d’État Hillary Clinton qui va le remettre à la danseuse russe en même temps qu’au célèbre comédien américain Dustin Hoffman et aux membres du fabuleux groupe rock britannique «Led Zeppelin».

  

Inspiration aux créateurs et art aux usines

« Une fabrique pour chaque artiste », tel est le slogan de la Deuxième Biennale d ’art contemporain d’Oural qui s’est ouvert à Ekaterinbourg.

Plus de 200 peintres de 40 pays se sont précipités vers les principales usines de la ville pour créer l’industrie des sens nouveaux. « Le mot « industrie » est très importat pour nous », - raconte la commissaire de la Biennale Alice Proudnikova :

L’idée nous a été suggérée par l’essence industrielle de la région d’Oural et reflète la nature ambivalente de l’industrie en tant que telle. C’est l’histoire de l’industrie des années 1930 avec son mouvement productiviste et les projets dans les grandes entreprises toujours en activité comme « Oralmash », « VIZ » et « Vtortchermet ».

Le peintre français Mathieu Martin est sous le charme de l’architecture de Ekaterinbourg et avoue qu’il n’a jamais vu cette alternace de zones résidentuelles et industrielles. « Je suis fasciné de voir les gens habiter tout près des usines, dans une ville qui semble être bâtie elle-même à l’intérieur d’une usine », - dit-il. Avec un groupe de collègues russes, il a peint la soi-disant Tour Blanche, symbole de l’usine « Ouralmash ». A son tour, le moscovite Léonid Tichkov a exploré une usine de patins à Verkhotourié pour créer ensuite le musée virtuel de cette entreprise autrefois très connue où il expose des photos et des vidéo dans le cadre de sa série « Utopies abandonnées » L’Américaine Elena Jelezof est également allée au-delà de Ekaterrinbourg, dans la ville de Pervoouralsk. Elle fait des sculptures par la technique de pétrorugie dans cette usine du matériel de mine. « C’est une expérience étonnante parce que nous voyons rarement comment son fabriquées les choses qui nous entourent », avoue l’artiste.

« Je fais une série de sculptures qui sont en fait des patrons de confection de vêtements pour hommes et femmes. Elle sont taillées à la dimension humaine si bien qu’on pourra confectionner, par exemple, un pantalon même dans mille ans. Nous devons penser à intégrer l’art à la vie afin qu’il ne se coupe pas des réalités et ne mijote pas dans son propre jus ».

Les surprises de la Biennale ne se limtent pas aux vernissages des premiers jours. Le public attend avec impatience l’installation de ballet «Н2О». Le chorégraphe de Ekaterinbourg Viatcheslav Samoudourov prépare un spectacle inédit ou plutôt une action qui sera montée dans un atelier de l’usine « Ouralmash ». Des ouviers de cette usine, l’une des plus anciennes de la région qui produit des canons automoteurs, y prendront part à côté de 20 danseurs professionnels.

Par ailleurs, un grand nombre de gens qui ne se sont jamais intéressés à l’art contemporain, commencent à prendre goût à la Biennale. C’est ainsi qu’avant l’ouverture de l’exposition tous les citadin couraient après les vieilles télés à tube cathodique dont l’artiste turc Koutloug Ataman avait besoin pour son installation. Les donateurs étaient même par la suite invités à assister à l’inauguration du principal projet de la Biennale dans les locaux d’une imprimerie désafectée déjà familiers pour les artistes. Le projet lui-même se déroulait également ici.

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