Un vieux flibustier de la politique contre un jeune loup aux dents longues. Le second débat télévisé de jeudi soir entre les prétendants à la vice-présidence réserve une opposition de génération et de styles (à partir de 2 heures en France). Ce match entre les seconds couteaux n'aura jamais comporté autant d'enjeux.
Moins important que les deux autres débats présidentiels, le face-à-face Biden-Ryan ne sera pas sans pression pour Barack Obama et le camp démocrate, tant le vent a tourné depuis le débat raté de Denver. Pour la première fois depuis le début de la campagne, la moyenne des sondages réalisée par le site RealClearPolitics a accordé mardi une légère avance au républicain Mitt Romney, le créditant sur le plan national de 48 % des voix contre 47,3 % au président sortant.
Organisé depuis 1976, le débat des vice-présidents potentiels se tiendra cette fois dans le Kentucky (Sud-Est) et promet une joute de haut niveau. La plupart des politologues le placent au même niveau que celui de 2004, où le républicain Dick Cheney avait atomisé John Edwards et relancé George W. Bush après son débat raté contre John Kerry.
Les forces en présence. Avec ses 36 années d'expériences au Sénat et deux candidatures malheureuses à l'investiture démocrate, le vice-président Joe Biden, 69 ans, met dans la balance son pragmatisme et un sens inné de l'improvisation, qui l'a parfois mené à gaffer, mais le transforme en adversaire autant coriace qu'imprévisible.
De l'autre côté de la table, Paul Ryan, 42 ans, chantre du conservatisme fiscal et ami du Tea Party, entend bien opposer son propre pedigree, pas moins de 7 mandats de représentant du Wisconsin (Centre), et sa science économique et budgétaire. /L