Au micro Viktor Baranets, expert militaire russe :
« Sous prétexte d’aider à détruire les munitions, la partie américaine a eu un accès presque plein à tous les dépôts et à toutes les bases où sont conservés nos armements nucléaires. Sous prétexte d’aider, la partie américaine a installé des équipements sur les armements nucléaires. Cela est allé jusqu’à devenir absurde parce que les spécialistes américains faisaient passer les officiers russes au détecteur de mensonge pour voir si ceux-ci pouvaient avoir affaire aux armements nucléaires ».
Une question se pose alors : si les conditions étaient à tel point désavantageuses pour la Russie, pourquoi le Kremlin les a acceptées en prorogeant d’ailleurs l’accord à deux reprises ? La conjoncture politique y est certainement pour beaucoup. La politique étrangère russe des années 1990 était de loin pro-occidentale. Par ailleurs, au moment de la signature de l’accord, Moscou ne disposait ni dse capacités, ni des moyens financiers. Or, il fallait bien détruire les missiles parce que la Russie avait pris des engagements au niveau international.
Aujourd’hui la Russie est capable de financer elle-même la destruction des armements. Les autorités russes ont par ailleurs des questions à poser aux ONG étrangères concernant les programmes de celles-ci. Au micro Igor Korotchenko, président du Conseil public auprès du ministère russe de la Défense :
« Il y a eu des lois qui ont été adoptées. Il s’agit notamment de la loi sur les organisations non gouvernementales agents étrangers. Et puis, plus généralement, il y avait des données et des informations suffisantes pour amener le gouvernement russe à prendre ces décisions-là. Il y a apparemment eu un certain nombre d’éléments qui ont été accumulés. Y compris ceux relevant de la juridiction du FSB. Ces éléments ont permis de décider de mettre fin aux activités de ce genre de structures américaines. Il semblerait que l’ingérence de celles-ci dans les affaires intérieures de la Russie est devenue à tel point important qu’il était impératif d’y mettre fin ».
Le programme étatique sur les armements prévoit de subventionner la destruction des armements désuets, rappelle l’expert. C’est-à-dire que la Russie pourra le faire elle-même. Du reste, le ministère russe de la Défense n’exclut pas de continuer à coopérer avec les Etats-Unis, à condition toutefois de négocier un nouvel accord qui sera basé sur « les principes de l’égalité des droits et du respect mutuel ». /L