Le vice-président syrien Farouk Al-Sharaa pourrait être considéré par l'opposition comme un candidat acceptable au poste de chef de l'Etat en cas de départ de Bachar el-Assad, a annoncé lundi le quotidien libanais Al-Diyar al-Lubnaniya, citant l'ex-président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun.
M. Ghalioun réagissait ainsi à une déclaration faite la veille par le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu. Ce dernier avait affirmé que le vice-président Al-Sharaa était un "homme raisonnable", qu'il "n'avait participé à aucun massacre" et qu'il pouvait donc succéder à Assad à la tête de l'Etat syrien.
L'opposition pourrait accepter cette proposition si Assad renonce réellement au pouvoir, a estimé l'ancien leader du CNS.
Selon lui, accepter le transfert du pouvoir à l'un des fonctionnaires du régime en place ne signifie pas "capituler", car toute guerre s'achève nécessairement par un accord entre les belligérants.
M. Ghalioun a dans le même temps exprimé des doutes quant au désir de Farouk Al-Sharaa de prendre la tête de l'Etat syrien pour la période de transition. Selon les médias arabes, la décision définitive sur la candidature de M. Al-Sharaa sera adoptée lors de la réunion du CNS prévue en octobre au Qatar.
Les autorités syriennes ont également réagi à l'initiative d'Ankara. Le ministre de l'Information Omran al-Zoubi a qualifié la proposition turque "d'ineptie politique et diplomatique".
"La Turquie et son ministère des Affaires étrangères ne constituent pas les autorités d'un empire ottoman ayant compétence pour nommer des gouverneurs à Damas, à La Mecque, au Caire et à Jérusalem", a indiqué le ministre syrien.