L'octroi par le parlement turc au gouvernement d'un mandat annuel pour des opérations transfrontalières de l'armée n'est pas une déclaration de guerre à la Syrie, a indiqué le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, intervenant samedi à la chaîne de télévision nationale TRT.
"Le mandat n'est pas une déclaration de guerre", a déclaré le ministre, en ajoutant toutefois que, dans le contexte de guerre civile en Syrie voisine, la Turquie devait être prête à n'importe quelle évolution de la situation.
Selon M.Davutoglu, "l'octroi du mandat (par le parlement) a manifesté le sérieux des intentions de la Turquie, surtout en matière de dissuasion".
Suite à l'incident survenu à la frontière syrienne le 3 octobre, le parlement turc a délivré au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan un mandat annuel pour des opérations transfrontalières de l'armée, notamment en Syrie.
Lors de cet incident le plus grave entre Damas et Ankara depuis la destruction d'un avion de reconnaissance turc par la DCA syrienne en juin dernier, la chute d'un obus de mortier a tué cinq civils et en a blessé onze autres dans la localité frontalière d'Akçakale (sud-est de la Turquie). D'après les médias turcs, le projectile a été tiré par l'armée syrienne. Ankara a riposté en pilonnant la région frontalière syrienne d'Idlib.
L'Otan et l'Onu ont exigé de la Syrie qu'elle cesse les actes d'agression contre la Turquie. Les autorités syriennes ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et ont annoncé avoir lancé une enquête sur l'incident.
L'armée turque a riposté deux fois samedi matin par le feu d'artillerie à la chute d'obus de mortier dans la province de Hatay (sud-est de la Turquie), tiré depuis le territoire de la Syrie. L'incident n'a pas fait de victimes. Vendredi soir, les militaires turcs ont aussi ouvert le feu sur le territoire syrien.
