Le Kremlin de Moscou en 1812

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« Le Kremlin en 1812 : Guerre et Paix » - tel est le nom de l’exposition qui a ouvert ses portes au Palais des Armures du Kremlin de Moscou, qui regroupe les trésors des Tsars de Russie. L’exposition qui restera ouverte jusqu’au 10 janvier de l’année prochaine explique comment tous ces précieux exposants ont pu être conservés.

Le Palais des Armures est le premier musée public de Moscou. Inauguré par un oukase de l’Empereur Alexandre Ier en 1806, il renfermait les trésors nationaux, des insignes royaux, des reliques historiques et des sanctuaires. Spécialement pour cette collection, un bâtiment avait été construit sur le territoire du Kremlin. Son inauguration officielle date de 1812 et des pièces ont été choisies parmi la collection pour être exposées.

« L’inventaire du Palais des armures s'est poursuivi pendant six ans, et tous les objets étaient soigneusement classés », raconte Elena Gagarina, la directrice des musées du Kremlin de Moscou. « Ensuite est venu le temps de faire déménager la collection vers un nouveau bâtiment, mais cela ne s’est pas fait car les troupes de Napoléon arrivaient à Moscou. Il fallait évacuer d’urgence les trésors du territoire du Kremlin ».

C’est par cet épisode dramatique qu’a commencée l’histoire du musée russe du Palais des armures. Les travaux d'emballages des trésors du palais ont commencé dès que le gouvernement du Tsar a appris l’arrivée des troupes françaises à Smolensk, l’une des plus grandes villes russes qui se trouve à la frontière occidentale et qui est considérée comme la clef de Moscou. Les conservateurs travaillaient jour en nuit pour emballer la collection du Palais des Armures. Pour faire sortir les pièces et les documents du Kremlin discrètement, il a fallu plus de 150 charrettes que les employés du musée on déguisé en convoi militaire. Lorsque ce convoi est arrivé dans la ville de Kolomna dans la région de Moscou, les objets ont été chargés sur des bateaux et transportés vers la ville de Nijni Novgorod, sur le fleuve de la Volga.

En même temps, Moscou, occupée par les troupes françaises, a été brûlée. Les historiens ne discutent plus depuis longtemps la question de qui a mis le feu à la ville, les Russes sont à l'origine de l'incendie et les documents d'archives ne laissent aucun doute à ce sujet. L’exposition du Kremlin n'apporte pas d'élément nouveau à cette question de toute façon réglée depuis plusieurs décennies. Toutefois, on peut y voir entre autres objets intéressants, une horloge britannique. Cette horloge appartenait à l’adjudant du bourgmestre de Moscou, le lieutenant Obreskov. Selon la légende familiale, c’est cette horloge qui a donné le départ aux incendies. La capitale russe a brûlé presque entièrement, mais le Kremlin a été épargné par le feu. Toutefois la construction a sérieusement souffert du vandalisme des troupes françaises qui l’ont transformée en entrepôts et en écuries. Napoléon n'a pas obtenu la paix de la part des Russes et en quittant Moscou, il a ordonné de détruire le Kremlin. Heureusement cet ordre n’a pas eut de suite, grâce au généraux français, notamment le Maréchal Mortier qui n'a pas donné suite à une demande qu'il jugeait excessive.

Après quoi presque une année s’est écoulée avant que les collections du Palais des armures soient rapatriées dans la capitale russe, raconte le commissaire de l’exposition Victoria Pavlenko :

« Après le départ des Français, le nouveau bâtiment du Palais des armures, fût construit et rénové durant l'été 1813. C’est alors que les trésors du Palais sont retournés au Kremlin ».

Les troupes russes qui ont vaincu l’armée napoléonienne et sont arrivées à Paris, se sont conduites différemment à Paris que les Français à Moscou. L'exposition montre une collection d’armes précieuses qui ont été apportées par les parisiens au général Osten-Saken. En 1814, il fut nommé gouverneur de la capitale française en signe de gratitude « pour la noblesse et la sérénité » du séjour des troupes russes, mais il s'agissait d'un geste plus politique en réalité, dicté par Louis XVIII de retour dans les fourgons des armées étrangères. /L

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