Les membres du prochain sommet de l’UE devront examiner un sujet très actuel : la centralisation de la zone euro. Suivant la version préalable de l'exposé diffusé parmi les dirigeants de l'Union européenne, Bruxelles a l'intention d'intensifier son contrôle sur la politique financière de certains pays de l'espace monétaire commun. Ce sera plus facile pour Bruxelles, grâce à un système de contrats conclus entre les gouvernements nationaux des pays de la zone euro et les pouvoirs européens. Le renforcement de la centralisation n'aidera pas la zone euro, indiquent certains analystes, contrairement aux autres qui pensent que c'est la seule voie pour la sauver.
Ce qu'une intégration encore plus grande, la création d’un ministère des Finances commun permettra d'augmenter la discipline budgétaire et de faire finalement sortir l'Europe de la crise - c’est une illusion, trouve Igor Nikolaev, le directeur du département de l'analyse stratégique de la compagnie de conseil FBK. Si l’unification des pays européens du Sud et du Nord dans une zone commune de change les a amenés à la crise actuelle, il n'y a aucune raison de croire en une issue heureuse de la centralisation ultérieure, croit Nikolaev. Dans l'interview à La Voix de la Russie, il a souligné :
« À mon avis, tout simplement l'Europe n'était pas mûre pour une intégration semblable, et ce qui se passe là maintenant, le confirme. Qu'est-ce qui rend forte l'économie de l'Allemagne ? Le fait que les terres allemandes sont indépendantes en plusieurs cas, y compris sur le plan financier. Des terres indépendantes amènent à une forte économie fédérale. Mais, chose intéressante, cet exemple n'est pas pris en compte, on a décidé on ne sait pourquoi qu'une grande intégration financière sauvera tout le monde. À mon avis, elle ne sauvera pas, et c’est une voie vers l'impasse ».
Il est évident que la zone euro doit bien se désagréger, ou alors se fédéraliser, a dit dans l'interview à La Voix de la Russie l'expert principal du Fonds de la perspective historique Pavel Svyatenkov :
« La monnaie commune, certes, sous-entend un budget commun. Il se trouve dans le cas contraire que chacun des pays de la zone euro peut prendre des crédits sous les garanties en réalité informelles des autres États sans leur accord. Parce que d'autres États seront obligés de sauver un pays comme la Grèce simplement pour la seule raison qu'ils peuvent craindre que la monnaie ne s'écroule totalement. C’est ce que nous voyons. Certes, les Etats européens devront sacrifier une part de leur souveraineté, car aucun autre scénario de la solution des problèmes économiques de l'Europe n’existe ».
Bien sûr, il y a une autre solution possible, c’est la désagrégation de la zone euro, mais elle serait désavantageuse pour les Européens, constate Pavel Svyatenkov, puisque dans ce cas, les Etats européens ne peuvent pas concurrencer séparément sur le marché mondial ni les États-Unis, ni la Chine. /L