Selon les sondages, plus de 90% de la population souhaitent l'indépendance, a expliqué à la Voix de la Russie le secrétaire général de l’Union démocratique de Catalogne, Josep Maria Pelergi.
« Nous considérons que les résultats des sondages reflètent des tendances mais ne constituent pas les dogmes auxquels il faut croire coûte que coûte. Notre but est de rassembler sous une forme concentrée tout ce que souhaite le peuple catalan, et, en notre qualité de parti politique, d’aider à la réalisation de la volonté des Catalans ».
Les résultats du référendum n’auront pas de conséquences immédiates. Le gouvernement espagnol qui refuse catégoriquement d'accorder plus d’autonomie à la Catalogne, a déjà menacé de s’adresser à la Cour constitutionnelle afin de déclarer la consultation illicite. A leur tour, les autorités catalanes ont soulevé la question au niveau européen en demandant à l’UE une « feuille de route » pour se séparer de l’Espagne. Mais Bruxelles ne satisfera probablement pas cette demande, car cela risque de déclencher une réaction en chaîne.
On sait déjà qui demandera l’indépendance après la Catalogne. C’est l’Ecosse. A la différence de l’opinion publique catalane, les Ecossais sont divisés sur la souveraineté. Les derniers sondages montrent qu’aucun des camps n’a l’avantage numérique. Mais la principale différence avec l'Espagne réside dans la volonté de Londres d’accepter toute décision prise par les Ecossais.
Les esprits sont également en effervescence outre-Atlantique. Au Québec, les élections régionales ont été remportées par le Parti québécois dont le leader, Pauline Marois, est la première femme à devenir le premier ministre de cette province canadienne. Madame Marois est un ardent partisan de l’indépendance du Québec.
L’intégrité du Canada ne sera cependant pas brisée prochainement, l’idée de la souveraineté n’étant approuvée que par environ 30% des Québécois. Ce sont l’Afrique et le Proche Orient qui constituent la pépinière des nouveaux Etats. Les causes sont majoritairement religieuses mais aussi économiques, a déclaré à La Voix de la Russie le politologue omani Ali Al Mashani.
« La principale cause réside dans la répartition inéquitable des revenus provenant des ressources naturelles. Supposons qu'une grande ville prospère nourrisse tout le pays. Cette impression peut être vraie, mais aussi erronée, vu que l'on a plus souvent affaire à cette dernière. Surtout si elle est sciemment promue par quelqu’un ».
Nombreux sont les politologues qui sont convaincus que les tendances séparatistes dans les pays du Proche-Orient et d’Afrique sont alimentées depuis l’extérieur. Dans certains pays c’est Al-Qaïda qui y contribue, dans d’autres ce sont les agents de Washington qui agissent pratiquement sans prendre la peine de se cacher. Des grands Etats du monde islamique – Arabie Saoudite, Iran, Emirats arabes unis – poursuivent eux aussi leurs intérêts. La Russie a plusieurs fois exprimé sa préoccupation face à ce qui est en train de se produire au Proche-Orient et au Nord de l’Afrique. Ainsi, en août dernier le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré : « L’éclatement de tout Etat n’a rien de positif. Cela est toujours accompagné par une période difficile, angoissante lorsque commence la lutte pour l’influence, les ressources, le pouvoir, l’accès à la mer. Cela ne nous intéresse pas de voir les tendances séparatistes se renforcer au Proche-Orient, au nord de l’Afrique. Or, ces tendances existent bel et bien ». T