Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes lundi matin à 8 heures, heure locale. Rien n'empêchait les citoyens de se rendre aux urnes, ce lundi ayant été déclaré jour férié dans le pays. Ces élections ont une signification particulière. Grâce aux amendements à la Constitution, le Parlement géorgien aura beaucoup plus de compétences à partir de l’année prochaine. C’est pourquoi la course aux sièges de député est très sérieuse cette année. Et après la fin de son deuxième mandat présidentiel, Mikhaïl Saakachvili compte bien continuer à gouverner la Géorgie, mais cette fois en tant que chef du gouvernement. Pour réaliser ce plan, il lui faut un parlement qui restera sous son contrôle. Rien d’étonnant à ce que les citoyens manifestent un intérêt accru pour ce scrutin. De véritables queues se sont formées devant certains bureaux de vote à Tbilissi. Toutefois, aucun incident n’a été enregistré, affirme le président de la Fondation géorgienne pour les études stratégiques et internationales Alexandre Rondeli.
« Je pense que dans certains bureaux de vote, il pourrait y avoir des conflits, ou des provocations. Tout est possible. Mais cette journée de scrutin sera calme. C’est demain et après-demain que je redoute des tensions. Car chaque parti, et notamment les forces de l’opposition, s’attendent à de bons résultats. Ils sortiront dans la rue pour manifester leur mécontentement en cas de défaite ».
Mikhaïl Saakachvili, son épouse et leur fils cadet sont arrivés tôt le matin à l’un des bureaux de vote de la capitale. Le président a expliqué aux journalistes réunis à l’entrée qu'il ne doutait pas de la sagesse du peuple géorgien qui devra juste faire le bon choix. Le principal adversaire de Saakachvili, le milliardaire Bidzina (Boris) Ivanichvili, a décidé de ne pas voter, malgré son arrivée au bureau de vote avec son épouse. Il a annoncé dès le début qu’il jugeait ce scrutin inacceptable. Le problème, c’est que Ivanishvili a été déchu de sa citoyenneté géorgienne. Bien que le Parlement ait adopté une loi autorisant le vote des Géorgiens qui possèdent la citoyenneté d’un des pays de l’Union européenne, Ivanichvili a affirmé qu’il refusait de se servir de cette opportunité « par principe ». Pendant ce temps, les observateurs craignent que les tendances du scrutin puissent s’inverser au cours de la journée. Selon certaines informations, le gouvernement prépare un bourrage des urnes.
« Selon nos informations, dans notre institut, il y aurait des faux bulletins en grande quantité », explique le directeur de l’Institut d’Eurasie Goulbaat Rikhiladzé. « Ces bulletins sont prêts pour le bourrage des urnes. Ils sont stockés dans des unités mobiles, des camions, et des véhicules garées près des bureaux de vote ».
La campagne électorale qui précédait ces élections était très dure. A quelques jours avant le vote, l’opposition et le pouvoir ont organisé une véritable « guerre des dénonciations ». Cette guerre a commencé avec la parution sur deux chaînes de télévision indépendantes des images de tortures dans une prison de Tbilissi. La vidéo a déclenché une vague de protestations de masse, provoquant la démission de deux ministres et l’arrestation des employés de la prison impliqués dans ces actes de torture. Les experts estiment que si le parti de Saakachvili perd les élections, cette défaite sera liée en grande partie à ce scandale.
Géorgie : des milliers de personnes célèbrent la victoire de l'opposition
La Commission électorale centrale géorgienne (CEC) publiera les résultats préliminaires des élections législatives avant 01h00 (heure de Paris) le 2 octobre, selon le service de presse de la CEC.
Pendant ce temps, les partisans de la coalition d'opposition ont déjà commencé à célébrer la victoire aux élections législatives à Tbilissi et dans d'autres villes géorgiennes. Des milliers de personnes ont bloqué la circulation sur la place Svobody (place de la Liberté) à Tbilissi, où une scène a été montée pour les discours des chefs de la coalition.
Toutefois, sur les chaînes de la télévision géorgienne, le président Mikhaïl Saakachvili a conseillé d'attendre les résultats des élections après le dépouillement des votes à la CEC.
Saakachvili a reconnu la victoire de l'opposition
Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a reconnu la victoire de l'opposition lors des élections au parlement géorgien sur les listes bloquées, mais il a déclaré que le parti au pouvoir est le premier dans les circonscriptions uninominales.
« Nous devons apprendre à travailler ensemble, en dépit de la campagne préélectorale très tendue », a déclaré Saakachvili, s'exprimant sur la chaîne de télévision Rustavi2.
Il a noté que le parti d'opposition remportait les élections sur les listes bloquées à Tbilissi.
Clôture du scrutin en Géorgie
Les élections législatives viennent de se terminer en Géorgie. Selon les sondages sortie des urnes, réalisés par la télévision pro-gouvernementale, le bloc de Boris Ivanichvili arrive en tête avec 51% des votes, tandis que le parti de l’actuel président géorgien Mikhaïl Saakachvili obtient 41%.
Selon la « Ligue des électeurs », la structure d’opposition, le bloc Ivanichvili remporte 70,24%, et le parti de Saakachvili - 24,66%.
Selon la Commission centrale électorale du pays, à 17h00, heure locale, 54% des électeurs avaient participé au scrutin. Les élections sont validées quel que soit le taux de participation. T