La Russie propose de revenir à la discussion sur le cadre humanitaire des sanctions internationales pour éviter qu'elle porter un préjudice aux civils d'un tel ou tel pays visé, a déclaré vendredi soir le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU.
"Les sanctions doivent être pondérées et ne doivent pas causer des souffrances à la population (…). On a déjà évoqué la question des limites humanitaires des sanctions, mais ces discussions se sont peu à peu éteintes. Nous jugeons nécessaire de les relancer", a indiqué M.Lavrov lors de la 67e session de l'Assemblée générale.
La Charte des Nations unies ne contient "rien qui permettrait de changer les régimes" politiques des pays, il est donc inadmissible "d'imposer des régimes politiques aux peuples" a ajouté le ministre russe.
"Nous devons donc prendre des décisions collectives tout en comprenant que les sanctions ne doivent pas entraîner l'isolement d'un Etat, mais le pousser au dialogue en vue de régler les questions posées par les membres de l'ONU", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
Selon le ministre, il est temps de lancer une discussion sur les conséquences des sanctions unilatérales que certains Etats ou groupes d'Etat adoptent pour atteindre leurs buts politiques. "Nous sommes certains que de telles sanctions, surtout des sanctions appliquées de manière extraterritoriale, portent préjudice à l'unité de la communauté internationale et à l'efficacité de ses efforts", a déclaré M.Lavrov.
Il a notamment rappelé les conséquences négatives des sanctions économiques et financières américaines contre Cuba. La Russie, tout comme la plupart des membres de la communauté internationale, préconise la levée de ce blocus qui est un "vestige de la guerre froide", a conclu le ministre.