Environ 4 millions de travailleurs immigrés se sont légalement installés en Russie depuis deux ans. Ce sont principalement les ouviers qualifiés. Les pays d’Asie Centrale disposent même de centres spécialisés de formation des candidats à l’émigration en Russie, note la directrice du centre « La migration et la loi » Gavkhar Djouraeva.
La politique du Service fédéral des migrations est orientée vers les spécialistes hautement qualifiés. La Russie avait même apporté une contribution importante au budget de la Banque mondiale pour créer un réseau de centres de formation des migrants qui pourraient leur dispenser une formation prodessionnelle et leur permettre de perfectionner leur connaissance du russe. La masse des ouvriers qui viennent en Russie sont des travailleurs hautement spécialisés comme les maçons, les électriciens, les plombiers, les chefs d’équipe, les ingénieurs et les soudeurs. Ils souhaitent placer leurs enfants dans les écoles russes parce qu’elles forment les futurs citoyens de la Communauté. Quant ils sortiront de l’école, la Russie ne sera plus un pays étranger pour eux.
Les statistiques officielles ne mentionnent pourtant que ceux d’entre eux qui ont réussi à obtenir un permis de travail, cependant que le nombre des migrants est plusieurs fois plus élevé. Tous les ans des millions de personnes traversent la frontière à la recherche d’une vie meilleure. Le plupart d’entre elles sont diplômées d’études supérieures mais n’arrivent pas à trouver un emploi correspondant à leur qualification et sont obligées d’accepter de petits emplois mal rémunérés. D’ailleurs, le marché du travail en Russie et dans le monde a aussi besoin de bras en plus des professonnels, pense le président de la Fondation « Migration XXIe siècle » Viatcheslav Postavkine.
Environ 40% des travailleurs immigrés sont diplômés de l’enseignement supérieur et il y a souvent des enseignants et des médecins qui occupent des emplois peu qualifiés. Notre économie a surtout besoin de main-d’euvre non qualifiée. Notre production est malheureusement peu technologique, en particulier dans le secteur du bâtiment et des services urbains. Pourtant, même les États-Unis et l’Europe Occidentale, où le rendement du travail est beaucoup plus élevé, ont également besoin de migrants non qualifiés.
Selon les données officieuses, la Russie compte plus de 10 millions d’immigrés en situation irrégulière contre 50 millions aux États-Unis. Ils travaillent tous au noir, ne paient pas d’impôts et n’ont aucune protection sociale. Pour résoudre ce problème, il faut non seulement introduire des quotas mais encore lutter contre les employeurs peu scrupuleux, estiment les experts.T