Les Pussy Riot ont passé assez de temps en détention pour prendre conscience de leur acte, estime le premier ministre Dmitri Medvedev persuadé qu'il serait inutile de les garder en prison et qu'une condamnation avec sursis serait suffisante.
"Je trouve contre-productive la détention réelle dans ce cas. A mon avis, une condamnation avec sursis serait suffisante compte tenu du temps qu'elles ont passé en prison", a déclaré mercredi le premier ministre lors d'une rencontre avec des militants du parti Russie unie à Penza.
M. Medvedev a dans le même temps souligné qu'il trouvait "nauséabonds" l'accoutrement des Pussy Riot et leur comportement hystérique et vulgaire.
Le 21 février dernier, trois jeunes femmes encagoulées - Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova - ont improvisé une "prière punk" devant le maître-autel de la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, haut lieu du culte orthodoxe russe. Elles ont tenu des propos blasphématoires et demandé à la Vierge de devenir féministe et de "chasser Poutine". Une vidéo de ce "concert" est disponible sur Internet.
Le 17 août, un tribunal de Moscou a reconnu les prévenues coupables de hooliganisme et les a condamnées à deux ans de détention dans un camp de travail. Le tribunal a estimé qu'il s'agissait d'un "acte prémédité" commis "dans l'espoir d'un vif retentissement médiatique" et que les jeunes femmes "avaient insulté non seulement le clergé, mais aussi les fidèles orthodoxes".