Kosovo, le trafic d'organes de prisonniers serbes dévoilé

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Le parquet serbe sur les crimes de guerre a réussi à trouver un témoin, prêt à parler en détail des trafiquants d'organes au Kosovo à la fin des années 90. L’envoyé spécial de l'APCE Dick Marti en avait parlé, et l'ex-procureur du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie Carla Del Ponte a traité ce sujet dans son livre.

L’Albanais kosovar se trouvant maintenant sous la protection intensifiée, c’est l’ancien membre de l’organisation terroriste « l'Armée de libération du Kosovo » qui avait assisté à l’extraction du cœur d'un prisonnier serbe dans le Nord de l'Albanie. L'organe avait ensuite vendu sur le marché noir, le témoin avait participé personnellement à l'acheminement du cœur jusqu'à l'aérodrome à côté de Tirana.

Les détails ne sont pas divulgués dans les intérêts de l'enquête. Mais il est déjà clair que les déclarations du témoin ont une valeur immense pour le Parquet serbe, qui pense qu'au cours du conflit au Kosovo, au minimum 300 prisonniers de guerre serbes ont été transférés en Albanie, où, probablement, ils étaient opérés. Le représentant de « l’Association des familles des personnes kidnappés et tués au Kosovo et Metochie » Natacha Chtchepanovic prend la parole :

« Tout cela se passait sous les yeux de la communauté internationale. À cette époque en Albanie, il y avait des journalistes de la BBC, des centaines de représentants de la Croix rouge, des membres de la mission de l'OTAN, et il est simplement impossible de croire que personne ne connaisse rien sur les bases d'entraînement de l’Armée de Libération du Kosovo, les prisons et les hôpitaux (où s'accomplissaient les opérations du prélèvement des organes). L'opinion publique était au courant de cela, mais personne n'entreprenait rien. C'est pourquoi, nous sommes sceptiques au sujet du comportement de la communauté internationale : les victimes serbes subissaient toujours la discrimination, après la guerre en Croatie, et après la guerre dans l’ex-Yougoslavie, les procès judiciaires n’aboutissaient à rien ».

À Pristina, la réaction à l'apparition du nouveau témoin a été assez douloureuse : le chef du Ministère des Affaires étrangères du Kosovo Enver Hodjaj a considéré « la trouvaille » du parquet serbe comme « une tentative d’ombrager les festivités consacrées à l'achèvement de la période surveillée de l’indépendance du Kosovo ». Les raisons d'une telle réaction de Pristina sont claires, en effet, car le témoin est un ancien membre de l'Armée de Libération du Kosovo dont Hashim Taci, le Premier ministre actuel du Kosovo, était un des chefs. /L

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