Le musée-panorama se trouve dans un lieu haut en symboles, entre le mont Poklonnaïa où Napoléon a attendu en vain les clés de Moscou, et l’Arc de triomphe érigé en l’honneur de la victoire de l’armée russe sur le conquérant de l’Europe.
La principale pièce du musée est le panorama de Franz Roubaud, peintre de batailles russe aux origines françaises. Le tableau montre la bataille clé de la campagne de Russie de 1812 – la bataille de la Moskova appelée en Russie la bataille de Borodino. La bataille à laquelle ont participé des deux côtés plus de 250 000 personnes, a duré douze heures.
De 115 mètres de longueur et de 15 mètres de hauteur, le panorama est circulaire et pèse environ quatre tonnes. C’est l’un des plus grands tableaux au monde ! Roubaud y a consacré deux ans de sa vie en étudiant des archives militaires, en se rendant sur le lieu de la bataille, tout cela pour accomplir la mission dont il avait été chargé par l’Empereur Nicolas II en personne. Pour le peintre, l’essentiel était de faire plonger le spectateur dans l’atmosphère de la bataille.
Le panorama a vécu des temps difficiles. Au micro le directeur du musée, Vladimir Presnov :
« En 1914 la Première Guerre mondiale a éclaté. Tout de suite le musée a vu réduire son nombre de visiteurs. En 1918 il a été fermé. Le panorama avait alors été enroulé. Ensuite il a traîné par ci par là et lorsque des années plus tard il s’est retrouvé entre les mains des spécialistes, il était dans un état pitoyable : le ciel était rongé par les rats, la peinture s’était altérée, la toile était toute pourrie. Il a fallu beaucoup de temps aux restaurateurs pour débarrasser la toile des champignons. Le ciel a été peint à nouveau ».
Le 18 octobre 1962 le panorama a été présenté au public. « Le musée-panorama de la bataille de Borodino est un lieu particulier, est convaincu Vladimir Presnov. Non seulement parce que le panorama rappelle les heures de la gloire militaire de Russie mais aussi parce qu’en le regardant aujourd’hui, on s’abandonne, on s’abstrait des bruits du quotidien, on se repose. On regarde autour de soi et on commence à lire l’histoire à nouveau et à se comprendre mieux soi-même ». /L
Diaporama : Reconstitution historique de la bataille de Borodino