Cette tendance alarmante a été constatée dans le rapport d’un groupe d’experts de haut niveau, commandé par la Commission Européenne. Sa présidente, la princesse Laurentien des Pays-Bas, qui a consacré bien des années à la lutte en faveur de l’instruction élémentaire, a appelé le rapport « un signal d’alarme, lié à la crise qui a touché tous les pays d’Europe ».
Les spécialistes voient la solution dans une instruction primaire gratuite et de qualité pour tous. Parmi les mesures, contribuant à rehausser le niveau d’instruction, les auteurs du rapport proposent d’ouvrir des bibliothèques dans des lieux insolites, comme, par exemple, des centres commerciaux. Ils voient de même un salut dans l’invitation des hommes aux postes de maîtres d’écoles. Ils serviront ainsi d’exemple aux garçons, qui lisent beaucoup moins que les fillettes. Le politologue Pavel Sviatenkov commente la situation pour notre radio La Voix de la Russie :
« Je pense que les Européens sont tombés dans le même piège que les Américains. L’idée consistait dans une ségrégation scolaire de la population. C’est-à-dire, qu’une partie de la population, appartenant à l’élite, fait ses études dans de bonnes écoles, et les poursuit dans des Universités d’élite et reçoit une instruction brillante, tandis que la plupart fréquente des écoles faibles et appartient à la classe moyenne ou inférieure. Or avec une telle approche les Américains, comme les Européens, se sont confrontés au problème de diminution de la population intellectuelle, ce qui se ressent, notamment, sur la croissance économique. Dans de telles conditions la tension sociale monte ».
De l’avis de Pavel Sviatenkov, les Européens ont compris qu’il fallait changer d’urgence de système, autrement on ne saura éviter de problèmes sociaux graves. Sans dire qu’ils en sont déjà submergés.
La situation en Europe est bien connue en Russie, qui éliminait l’analphabétisme dans les premières décennies du pouvoir soviétique, c’est-à-dire dans les années 20 et 30 du siècle dernier. Mais aujourd’hui, lorsque nous sommes au 21e siècle hautement technologique, il difficile d’imaginer que l’Europe jadis des lumières puisse en venir à un tel résultat. Vraiment, il fallait y mettre du zèle.
