Durant deux jours (les 7- 8 septembre) les traducteurs d’une trentaine de pays évoqueront une cinquantaine de questions professionnelles comme les difficulités liées à la traduction de Tchékhov et de Nabokov en japonais et les perspectives de la littérature russe contemporaine au Brésil. Au menu également la nouvelle traduction en anglais de « Crime et Châtiment », la prose de Zakhar Prilepine en version française, la traduction en italien des réalités du goulag et la lecture en allemand des livres russes pour enfants. Un traducteur américain invite à méditer sur la dignité particulière de la langue littéraire russe alors que son collègue finlandais propose de se pencher sur le statut du traducteur lui-même : « Qui est-il : un ambassadeur culturel, un artisan ou ... un rouage de l’appareil d’édition? ».
Le Russe Alexandre Livergand qui dirige la guilde des « Maîtres de la traduction littéraire » a confié à la Voix de la Russie qu'il proposait son sujet intitulé « Les priorités nouvelles dans la politique de traduction et d’édition ».
« J’ai envie de rencontrer les collègues qui font l’inverse en traduisant du russe vers d’autres langues. Cette rencontre qui a lieu tous les deux ans est très utile à titre d’échange d’expériences. Ce congrès est unique en son genre et la Russie y joue le rôle de pionnier ».
Le congrès de Moscou est plus qu’une plateforme de contacts entre professionnels, c’est avant tout un outil qui permet de promouvoir la littérature russe à l’étranger et constitue de ce fait un élément important de la politique culturelle russe. C’est à cette fin que le congrès a institué un programme visant à créer un système de subventions accordées aux traducteurs étrangers de la prose et de la poésie russes.
La première cérémonie de remise du prix « Lire la Russie » fixée au 8 septembre est l’évènement central du congrès. C’est pour le moment l’unique prix russe récompensant la meilleure traduction des oeuvres de la littérature russe en langues étrangères. C’est aussi un bon outil de promotion de la littérature russe sur les marchés étrangers du livre.
A propos, ce prix est disputé entre 15 traducteurs d’Espagne et d’Argentine, des États-Unis et de France, de Chine et de Pologne, d’Italie, de Grande-Bretagne et d’Allemagne. Cette diversité géographique est la meilleure preuve du regain d’intérêt pour la littérature russe. tg