Les habitudes ne changent pas

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Les gouvernements changent mais les habitudes estivales restent les mêmes, cette année le mois d’Aout est marqué par des expulsion de Roms.

Les gouvernements changent mais les habitudes estivales restent les mêmes, cette année le mois d’Aout est marqué par des expulsion de Roms. Nous avons demandé au Maitre de conférence à l'Université François-Rabelais et participant du groupe Urba Rom, Olivier Legros de nous expliquer en détail la position de ce peuple en France:

Que vont donner les changements récents aux Roms en France? Cette règle est déjà en vigueur dans plusieurs pays d’Europe, quels sont les résultats? Est-ce qu’il y a des bons exemples d’intégration?

Evidemment il y a de bons résultats d’intégration, puisqu’il y a un nombre que l’on ne peut pas mesurer de personnes qui se présentent comme Roms, qui se désignent elles mêmes comme Roms, qui sont bien intégrés. Ca veut dire que l’on n’a pas au départ une population Rom qui n’arrive pas à s’intégrer, mais on a des Roms, qui sont comme tant d’autres individus dans l’ensemble intégrés. Et puis parmi ces personnes qui se présentent comme Roms, une partie qui rencontre des difficultés qu’au départ cette population n’a pas. On a des individus et des familles, qui sont très diversifiées, bien intégrées, voir très bien intégrées et d’autres sont au contraire en difficulté. Ca c’est la première chose. La deuxième chose qui me semble importante, c’est savoir pourquoi il y a ces difficultés. Et pour prendre l’exemple de la France, on voit bien comment on a deux grands types de difficultés qui vont agir. D’abord un problème de destruction des emplois de basse qualification, de destruction de métiers, qui fait que les gens qui sont en situation précaire, qui sont peu qualifiés, ont de moins en moins de chances à saisir pour assurer leur vies, ça c’est la première chose. La deuxième chose, ce sont les politiques, des politiques de rejet, qui vont viser, non pas des Roms à proprement parlé, mais les Roumains et les Bulgares qui se trouvent en situation précaire. Les politiques de rejet sont doubles, il y a d’une part les politiques qui sont de restriction de possibilité de séjour, voir de restriction de la liberté de circulation, avec un arsenal juridique, qui vient prévoir ou intégrer, à la loi des exultions, pour motif d’abus à la liberté de circulation. Et puis vous avez, une intensification des mesures visant l’évacuations Des mesures qui vont se focaliser non pas sur les Roms, mais sur des personnes qui sont souvent roumaines ou bulgares, qui se trouvent en situation précaire dans les villes françaises et pas conséquent obligés de construire des baraques ou des bidonvilles, et qui sont désignés à tord ou à raison comme Roms. Il faut relativiser les choses, les personnes qui vivent dans des bidons villes. On les estime à 10000 - 20000, ce qui est très peu de chose, à l’Echelle d’un pays comme la France qui a 70 millions d’habitants, c’est une goutte d’eau.

Vous avez dit que pour beaucoup de Français, le mot Rom est devenu synonyme de peuple misérable et potentiellement dérangeant pour le reste de la population, mais il n’y a jamais de fumée sans feu, qu’en pensez vous?

Effectivement dans n’importe quelle société, il y a effectivement des individus qui peuvent avoir des comportements de transgression de la loi, des comportements délinquants. Il y a parmi les gens qui se présentent comme Roms, des gens qui veulent commettre des actes délinquants et puis il y en a d’autres qui n’en commettent pas. Comme les gens qui se présentent comme Russes, tout le monde n’est pas “Mafieu” en Russie.

Les Roms, ils ont une réputation, cette réputation de voleur, ça existe. Même en France dans mon entourage, il y a des gens qui étaient victimes de vols de la part des Roms.
C’est tout à fait intéressant ce que vous dites, parce qu’il y avait des gangs des parcmètres, fin des années 90 début des années 2000 en France et c’étaient des Roumains, non Roms. Ce qui est très dommageable, c’est cette stigmatisation des Roms, c’est un truc qui est assez incroyable. En France au départ, il n’y avait pas de stigmatisation des Roms, pour la simple et bonne raison que les Roms, on les connait pas en France. Il y avait des Roms, mais qui ne se présentaient jamais comme des Roms, ce sont des Yougoslaves, vous avez d’anciens émigrés russes, qui se sont installés en France, il y a une centaine d’années. Des Roms, l’opinion publique ne connaissait rien, car ça n’avait pas de sens, on connaissait les manouches, les gitans, on parlait beaucoup de “romanichels” ou alors de bohémiens. Rom ça fonctionne comme une métaphore, c’est à dire que ce qui important c’est ce qu’il y a derrière et que l’on ne dit pas. Quand on dit Rom, on dit systématiquement, personne vivant en bidonville et posant problème.

Si on parle de politique, c’est Nicolas Sarkozy qui a commencé, mais maintenant ça continue avec Hollande.

Il va falloir attendre un peu pour voir les nouveaux styles. Je ne pense pas que ça soit forcément un héritage de Sarkozy, puisque les premières évacuations ne datent pas de cette époque là. Ce sont des pratiques qui ne sont pas toutes et surtout pas au départ, décidées au niveau national, ce sont aussi des demandes et des pratiques des pouvoirs locaux. Pourquoi cette intensification des évacuations de terrain, c’est très difficile à dire, sur la période actuelle.

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