La grâce accordée par Bakou à Ramil Safarov, qui a tué un officier arménien en 2004, contredit le droit international, et son accueil en héros aggrave encore plus la tension régionale, a dit lundi Nikolaï Biordiouja, secrétaire général de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).
"La décision des autorités azerbaïdjanaises de gracier l'assassin d'un officier arménien se trouve en contradiction flagrante avec les normes du droit international et remet en doute la capacité du système interétatique de réprimer la criminalité", a souligné M.Biordiouja.
Et d'ajouter que rien ne pouvait justifier cette démarche visant manifestement des objectifs politiques bien déterminés.
"La glorification du criminel ne fera qu'aggraver la tension déjà vive dans la région. Je suis persuadé que la communauté internationale ne tardera pas à faire une évaluation objective de cet incident", a conclu le secrétaire général de l'OTSC.
Le 20 février 2004, le lieutenant de l'armée arménienne Gurguen Margarian, envoyé à Budapest suivre un stage d'anglais dans le cadre du programme de l'Otan "Partenariat pour la paix", a été tué dans son sommeil à coups de hache par l'officier azerbaïdjanais Ramil Safarov, qui suivait les mêmes cours. Le 13 avril 2006, un tribunal de Budapest a condamné ce dernier à perpétuité. Or vendredi 31 août, l'intéressé a regagné l'Azerbaïdjan où il a été immédiatement gracié par le président Ilham Aliev. Accueilli en héros, Safarov a en outre été promu au rang de major.
En signe de protestation contre l'extradition du meurtrier, l'Arménie a suspendu ses relations diplomatiques avec la Hongrie.
Créée en 2002, l'Organisation du traité de sécurité collective, qualifiée par certains analystes d'"Otan russe", est une organisation à vocation politico-militaire qui regroupe à ce jour l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie et le Tadjikistan.
