Paris évoque une zone d’exclusion aérienne en Syrie

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Le ministre de la Défense Monsieur Le Drian évoquait la possibilité d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie. La déclaration du ministre socialiste nous glace le sang, reprenant les déclarations d’Hillary Clinton à ce sujet, qui avaient fait couler beaucoup d’encre.

La France décidément est actuellement dans les pas des Etats-Unis et semble en toute chose suivre ce que l’allié Outre-Atlantique semble désirer. A la question sur l’hypothèse de la mise en place d’une interdiction aérienne dans le ciel syrien, Le Drian a prudemment battu en retraite mais il a lâché une petite déclaration qui en dit long sur la préparation de nombreux plans vis-à-vis de la Syrie. S’il indique qu’interdire le vol au-dessus de la Syrie reviendrait à devoir lutter contre l’aviation syrienne et donc de fait entrer en guerre contre elle, ce à quoi il se refuserait, il souligne cependant que d’autres solutions pourraient être envisagées comme celle d’une zone particulière, où l’interdiction aérienne pourrait être mise en place, en évoquant une bande de territoires le long de la frontière turque.

L’inquiétant de cette déclaration est qu’elle vient tout de même du Ministre de la Défense de notre gouvernement ce qui laisse entendre que toutes ses questions ont été déjà étudiées de près et que la déclaration n’a pas été lâchée sans une certaine analyse de son effet. Elle signifie en particulier derrière les mots, que la coalition qui existe déjà de fait contre la Syrie, formée de plusieurs membres de l’OTAN et emmenée par les Américains, la France, la Grande Bretagne et même, une fois n’est pas coutume, l’Allemagne, pense déjà à établir une zone de protection pour les rebelles. Il ne s’agit ni plus ni moins que de créer un sanctuaire. Toutefois, cela pourrait également se traduire par un énième avertissement envoyé à Bachar al-Assad, sur le fait que les « alliés » ne laisseront pas les rebelles syriens et les mercenaires qui combattent à leur côté, subirent une défaite retentissante.

Car en créant un tel couloir d’exclusion, nous nous demandons bien en effet comment les avions d’une possible coalition devront faire sans devoir entrer dans un conflit armé contre les forces syriennes, et de fait détruire tous les appareils syriens qui se présenteraient dans cet espace. Selon le scénario libyen, il est évident que d’une zone d’interdiction sensée protéger des civils des bombardements de l’aviation syrienne, la zone pourrait bien à l’abri des regards internationaux se transformer en une zone d’interdiction et de soutien au sol des forces rebelles, selon un scénario que nous avons bien vu en Libye. Le cas libyen est toutefois particulier, puisqu’une partie bien déterminée du pays se trouvait en opposition contre le gouvernement. En Syrie le front est partout, ce qui bien sûr fait réfléchir sur l’utilité réelle d’une telle mesure.

Si dorénavant l’idée « faramineuse » du Ministre de la Défense, pour le coup plutôt à l’offensive, était juste de son propre chef, nous nageons alors dans un mauvais scénario où les hommes de François se permettent réellement de grandes libertés, mais nous en doutons réellement. La déclaration est tout de même assez troublante, pour que nous nous en inquiétions, notamment après l’aveu que la France soutenait les rebelles par l’apport de matériels non militaires. La politique du Général De Gaulle est loin, celle qui faisait prévaloir une indépendance d’action et une ligne franco-française. Monsieur Le Drian montre tristement au Monde que contrairement à ce qui a pu être écrit, les Socialistes poursuivent une politique d’allégeance aux Etats-Unis qui fut menée par François Mitterrand en son temps, et bien sûr par notre dernier Président Nicolas Sarkozy.

Dans la situation économique actuelle, il avait été reproché à Monsieur Sarkozy, comme à son époque le Roi Charles X, de faire une guerre facile pour détourner les Français de leurs problèmes, en Libye. L’affaire syrienne, ressemble bien, et de plus en plus, à un nouveau défouloir national, afin de ne pas trop regarder en profondeur ce qui se passe dans nos villes ou dans notre porte-monnaie. Nous serions curieux de savoir le coût de l’aide apportée aux mercenaires en Syrie… ou de celui des avions qui effectuerait cette fameuse interdiction le long de la frontière turque, dans tous les cas, elle proviendra de vos impôts chers concitoyens !

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