Pourquoi Berlin, se montre-t-il publiquement préoccupé par les divergences bien connues avec la Grèce, l’Espagne, l’Italie et la France au vu et au su des nouveaux membres de l’UE ? L’Allemagne a des raisons de le faire, a dit dans l’interview à La Voix de la Russie l’expert de la Fondation pour la perspective historique Pavel Sviatenkov :
« Les trois États baltes ne pèsent pas lourd au sein de l’UE mais même ce poids léger compte pour l’Allemagne. Les Allemands ont visiblement besoin de toutes les ressources et de toutes les voix pour faire avancer leur modèle de l’Union Européenne. Je comprends que les Allemands souhaitent introduire un mécanisme de contrôle des budgets de l’ensemble des pays de l’UE, idée défendue de pied ferme par l’Allemagne et qui a globalement fini par être acceptée. Les Allemands cherchent à fédérer autour d’eux l’ensemble des pays européens ».
Selon Sviatenko, il existe un autre argument tout aussi important à savoir que les économies des États baltes ont subi un véritable krach et risquent de se retrouver à terme en marge de l’UE.
Alexeï Makarkine, vice-président du Centre des technologies politiques propose de voir le mini-sommet de Riga sous un autre aspect.
L’expert estime sur le fond des problèmes financiers de plus en plus graves auxquels sont confrontés la Grèce et l’Espagne, que l’Allemagne chercherait à donner, disons, la Lettonie en exemple à Athènes et Madrid. Ce pays a vécu une crise meurtrière mais a accepté sans rechigner la politique d’austérité budgétaire préconisée par ses pairs de l’UE et survit maintenant à merveille en se serrant la ceinture. Mais, estime Alexeï Makarkine, les Grecs, les Espagnols et les Italiens ne sont pas du tout enthousiasmés par les exemples de ce genre. /L