Les heurts interconfessionnels qui ont éclatés dans la ville libanaise de Tripoli (nord) ont fait en deux jours une centaine de blessés et sept morts, dont un adolescent de 13 ans, rapportent mercredi les médias locaux.
Les violents affrontements qui se sont poursuivis pendant toute la nuit de mardi à mercredi, et qui ont vu déployés des fusils, des mitrailleuses, mais aussi des lance-roquettes et des mortiers, opposent les habitants du quartier Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite, et le quartier alaouite de Jabal Mohsen, divisés sur la situation en Syrie.
Des sunnites de Tripoli sont indignés par la répression sanglante opérée par les autorités syriennes. Quant à la population alaouite, elle soutient le régime de Bachar el-Assad (lui aussi alaouite).
Pour rétablir l'ordre public à Tripoli, le commandement armé du pays y a envoyé des renforts, ordonnant aux troupes de "nettoyer les rues des hommes armés".
Les violences qui se poursuivent en Syrie depuis près de seize mois se propagent peu à peu au Liban voisin. Divisés en deux camps, les hommes politiques libanais accusent "certaines parties" de vouloir impliquer le pays dans le conflit syrien.
"Les événements de Tripoli témoignent que le Liban s'englue dans le bourbier syrien", écrit ainsi le journal Daily Star.