Nombreux sont les hommes politiques dans divers pays de l’Europe qui rêvent, à l’instar de l’activiste de la CSU, de l’autodétermination pour des régions et territoires historiques et administratives, est convaincu notre commentateur Petr Iskanderov.
Parmi les arguments en faveur de l’autodétermination on cite la répartition non-équitable des fonds entre les Länder mais aussi la « double subordination » de la Bavière : à la fois aux autorités fédérales allemandes et aux autorités européennes.
Cette idée de combat contre le « facteur extérieur » est utilisée un peu partout en Europe par les séparatistes. Les exemples, on en trouve à la pelle. C’est le cas de l’Ecosse où on parle déjà d’organiser un référendum au sujet de l’autodétermination. Il n’est pas facile de comprendre les arguments des séparatistes au Pays basque, à Chypre du Nord, en Corse, à Padanie ou en Sicile ou encore ceux des partisans du « divorce à l’amiable » entre les Flamands et les Wallons en Belgique.
La Slovénie et la Croatie jugent non-équitable la répartition des ressources au profit de la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine et le Kosovo. Ce n’est pas la peine de rappeler à quoi aboutit souvent ce genre de règlement de comptes : aux guerres fratricides sanglantes.
Mais le plus important, c’est que le statut indéterminé du Kosovo freine la recherche de solutions acceptables, efficaces et durables dans d’autres régions à problèmes, a dit à La Voix de la Russie Alexandre Karassev de l’Institut des études slaves de l’Académie des sciences de Russie.
« Je pense que l’écho des événements survenues au Kosovo ne va pas se taire dans l’immédiat. On en entendra encore pendant longtemps. Parce qu’un précédent a été créé dans le droit international. En plus, les séparatistes en Europe et ailleurs ont désormais la possibilité de se référer à la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a statué en 2010 que la proclamation de l’indépendance du Kosovo ne contredisait pas les normes du droit international. Aujourd’hui les partisans de l’autodétermination en Ecosse, au Pays basque, en Corse, en Sicile, en Bavière peuvent donc évoquer cette décision de la CIJ ».
La pratique européenne montre qu’à l’approche des élections les idées nationalistes deviennent plus populaires. En Europe le séparatisme n’est pas donc près de disparaître. /L