Chaque Polonais orthodoxe connaît la montagne Grabarka. Ce lieu saint pour les croyants orthodoxes est vénéré depuis longtemps. La première mention de ce lieu remonte à 1710. Selon la légende, pendant l’épidémie de peste qui faisait des ravages dans la région, les fidèles se soignaient avec l’eau d’une source sacrée qui se trouvait au pied de la montagne. Et l’un des habitants aurait vu une révélation qui lui a suggéré d’effectuer un pèlerinage vers le sommet de la montagne Grabarka pour y implanter des croix. Les croyants orthodoxes ont réalisé ce pèlerinage et l’épidémie a commencé à reculer. Plus tard, une chapelle a été érigée sur la montagne. Et depuis lors, chaque année à la veille de la célébration de la Transfiguration, des milliers de pèlerins montent sur cette montagne pour prier, et placer une croix en bois sur son sommet. En 1947, le monastère féminin orthodoxe des Saintes Marthe-et-Marie a été construit sur la montagne Grabarka. D’ailleurs, c’est l’aristocrate russe Sofia Nekhlioudova, amie des enfants du dernier empereur de Russie, qui a joué un rôle important dans la construction du monastère.
Cette fête a une signification particulière cette année pour les croyants polonais, a déclaré le Primat de l'Eglise orthodoxe de Pologne, le Métropolite Sawa.
« Le Patriarche Cyrille est venu nous rendre visite que nous attendions depuis très longtemps. Il est arrivé pour voir notre foi, nous bénir tous, et non seulement prier pour chacun de nous, mais aussi pour nos familles, nos enfants, notre pays et le monde entier. Cette visite est pour nous une grande joie. Vous êtes pour nous le Primat de l’Eglise russe le plus cher et le plus proche de nous, avec vous nous sommes liés par des liens spirituels étroits », a déclaré le Métropolite Sawa. Le Patriarche Cyrille a répondu qu’il a beaucoup entendu parler de cette montagne et du fait que des milliers de fidèles qui viennent ici, mais il n’arrivait pas à y croire avant de venir le voir de ses propres yeux.
« Mon âme fut remplie de joie lorsque j'ai vu d'innombrables rangées de voitures, un grand nombre de visages joyeux, éclairés et souriants qui se rendent à cette montagne sainte pour la prière commune. Cela signifie qu'il y a un besoin pour vous, le peuple orthodoxe de Pologne, qui est passé par beaucoup de difficultés sur la route de la foi, d’être ensemble et de prier ensemble. Je vous ai apporté mon amour et la bénédiction de la Sainte Russie. Et celle de vos frères et sœurs en Russie, Ukraine, Biélorussie, Moldavie et d'autres pays, sur qui l'histoire, la spiritualité et la croyance historique de la Russie a eu une influence ».
Le Primat de l’Eglise Russe était reçu en Pologne avec beaucoup de joie. Et non seulement sur le mont Grabarka, mais aussi dans d'autres villes de la Pologne, que l’invité d’honneur a eu le temps de visiter. Des fidèles étaient prêts à l’attendre pendant des heures devant chaque église pour pouvoir apercevoir le chef de l’Eglise orthodoxe russe, ne serait-ce que quelques instants. « Le Père » - c’est ainsi que le qualifie Tatiana, une croyante orthodoxe polonaise lors de l’entretien accordé à La Voix de la Russie.
« Sa visite me donne du courage. Mon enthousiasme s'explique par le fait qu’après l'arrivée du Patriarche Cyrille chez nous, les catholiques nous verront comme des égaux. Le pape est venu en Pologne plus d’une fois. Maintenant, c’est « notre Père » qui nous a rendu visite. Nous n'avons pas d’autre patriarche plus proche de nous ».
Non loin de la cathédrale du monastère masculin de la petite ville de Suprasl, le livre intitulé Patriarche Cyrille, traduit en polonais, se vend très bien. Les heureux acheteurs embrassent la couverture avec le chef de l'Eglise russe dessus. «Je suis contente d'avoir pu acheter ce livre. Maintenant, je saurai plus de choses sur le patriarche Cyrille, l'orthodoxie russe et la Russie », explique une autre croyante, Sofia, venue au monastère spécialement pour voir le Patriarche.
« Nos églises et notre foi sont similaires, mais pour l’instant nous savons très peu de choses les uns sur les autres. Les hommes politiques font beaucoup d’efforts pour réconcilier nos pays, mais nous avons tous besoin de faire un effort, notamment les croyants. Pendant longtemps, nous n'avons eu la possibilité de communiquer, même si nous étions désireux de le faire. Maintenant tout a changé, et le document de réconciliation a été signé. Nous commençons une nouvelle étape de l’histoire. Et pour cela, nous avons besoin de mieux connaître et comprendre votre peuple ».
« Une nouvelle page dans l’histoire de nos peuples commence par la célébration de la Transfiguration. C'est une grande fête de transfiguration de nos âmes, des nos nations et des nos pays », conclut la croyante. /L
