La peseta revient parmi les siens...

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En arrière vers le futur ! La municipalité de la petite ville espagnole d’Alamo a décider de renouer avec la peseta, la monnaie espagnole d’avant l’euro. Pourtant, personne ne songe à supprimer la monnaie unique européenne et les citadins pourront régler leurs achats indistinctement en euros et en pesetas.

Bien que l’Espagne ait adoptée l’euro il y a 13 ans, environ 300 milliards de pesetas restent toujours dans les bas et matelas des Espagnols, ce qui représente une bagatelle de 2 milliards d’euros. Il y a des gens qui ont décidé de garder les billets sortis du circuit en souvenir de cette monnaie vieille de 130 ans. On peut les changer en euros au taux de 166 000 contre 1.

Anatoli Bajan qui dirige le Centre des problèmes monétaires et financiers de l’Institut de l’Europe de l’Académie russe des sciences estime que l’initiative de la municipalité d’Alamo s’explique par le déficit de liquides.

Cela tient probablement au manque des ressources pécuniaires, au grand endettement des villes et même des pays entiers et à l’accroissement de la dette publique. Mais à mon avis, cela ne préfigure pas du tout la sortie prochaine du pays de la zone euro.

Par ailleurs, la ville espagnole d’Alamo n’est pas seule dans le Vieux Monde à mettre en circulation cette semaine des monnaies locales en plus de monnaie nationale. Bristol en Grande Bretagne s’attaque à son tour à l’ordre établi sauf que les proportions sont différentes. Contrairement à Alamo dont la population ne dépasse guère 20 000 personnes, celle de Bristol s’lève à 500 000. Et comme l’euro et son prédécesseur n’y avaient jamais existé, on a décidé d’y créer la livre de Bristol qui aura cours parallèlement avec la livre britannique et aura la même valeur faciale. De l’avis des experts, la municipalité de Bristol a pris cette décision pour la même raison que celle d’Alamo et c’est le manque d’argent. La municipalité de Bristol est même allée plus loin en autorisant les hommes d’affaires à payer en livre locale même les impôts.

Les cas semblables à Alamo et Bristol ne se comptent plus en Europe. En pleine année de crise 2008, la ville de Lewis dans le sud de la Grande Bretagne s’est dotée de sa propre livre, cependant qu’en 2001, un groupe d’hommes d’affaires a lancé pour les règlements internes les soi-disant rolands dans la ville allemande de Bremen. La monnaie sous le nom d’épi a fait son apparition l’année dernière dans la commune belge de Meix-devant-Virton. Les analystes financiers explique l’apparition des monnaies locales par la politique trop contraignante de la BCE. C'est aussi l’opinion de Yakov Mirkine qui dirige le secteur des marchés internationaux de capitaux de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales.

Le mouvement pour les monnaies privées existe et s’amplifie justement parce que les autorités financières n’arrivent pas à régir à temps aux besoins de l’économie en mase pécuniaire. Cela s’explique surtout par la politique d’émission très sévère pratiquée par la Banque Centrale Européenne.

L’action de réanimation de la peseta à Alamo devra normalement prendre fin en septembre mais elle sera probablement prolongée. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé dans une autre bourgade espagnole à savoir Salvaterra de Miňo dont la municipalité avait également renoué avec la peseta. Elle avait dû rester en circulation pendant un moins tout au plus mais le délai a été prolongé à deux reprises compte tenu du succès de l’action. /L

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