L’Afrique aux Jeux Olympiques de Londres

© Photo : EPAL’Afrique aux Jeux Olympiques de Londres
L’Afrique aux Jeux Olympiques de Londres - Sputnik Afrique
S'abonner
L’Afrique était représentée aux Jeux olympiques de Londres par près de 800 athlètes venus des 53 pays du continent noir.

L’Afrique était représentée aux Jeux olympiques de Londres par près de 800 athlètes venus des 53 pays du continent noir. Le Soudan du Sud, le plus jeune Etat africain, est devenu le 54ème pays de ces JO. Son seul représentant, Guor Marial, a été ovationné lors de l’ouverture des Jeux. L’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, la Tunisie ont envoyé à Londres des délégations de taille considérable. Hélas, écrit Alexeï Grigoriev, le nombre d’athlètes était loin de correspondre aux espérances nourries – 34 médailles olympiques dont 11 ors, 12 argents et 11 bronzes. Aux JO de Pékin il y a quatre ans la « récolte » des pays africains fut plus importante avec 40 médailles dont 12 ors. En 2008 en Chine les athlètes africains étaient d’ailleurs moins nombreux. Cependant force est de constater, poursuit notre commentateur, que l’Afrique n’a pas pu réaliser pleinement son potentiel à Londres. Seulement dix pays africains ont pu remporter une médaille olympique. C’est l’Afrique du Sud qui fut la meilleure en terminant 24ème avec six médailles dont trois ors. L’Ethiopie et la Kenya font aussi partie du top-30 même si on attendait plus des coureurs kenyans. La Kenya a quitté Pékin avec cinq médailles d’or en devançant d’une médaille l’Ethiopie. A Londres cette dernière a pris la revanche en remportant trois médailles d’or alors que la Kenya en a eu deux. Mais on oubliera ce duel grâce au Kenyan David Rydisha, médaillé d’or du 800 m avec un nouveau record mondial établi après celui de Wilson Kipketer en 1997.

Ce sont les nageurs qui ont fait le plus pour l’équipe sud-africaine avec deux titres pour Cameron van der Burgh (100 m brasse) et Chad le Clos (200 m papillon). L’équipe masculine d’aviron en quatre de pointe poids léger est aussi repartie avec l’or. La natation dans ce pays reste toujours le privilège des Blancs… Le Tunisien Oussama Mellouli a fait un cadeau inattendu à tous ses supporteurs. Quatre ans après son sacre à Pékin sur 1500 m, il est devenu le premier nageur sacré champion olympique en bassin et en eau libre en remportant l’or sur le 10 km. Il ne s’agissait que de la troisième course de sa carrière dans cette discipline. L’enfant de La Marsa repart aussi de ses Jeux avec le bronze sur 1500 m. La Tunisie a aussi brillé avec la médaille d’argent d’Habiba Ghribi sur 3000 m steeple. La native de Kairouan est devenue la première athlète de son pays à remporter une médaille olympique. La sociétaire du club de Franconville en France a dédié cette récompense aux femmes tunisiennes et à la «nouvelle Tunisie». La victoire de l’Algérien Taoufik Makhloufi lors de la finale du 1500 m a créé la polémique. Moins de 24 heures après avoir fourni à l’IAAF un certificat médical attestant d’une blessure « douloureuse » au genou l’ayant empêché de disputer le 800 m, l’athlète de 24 ans a terrassé ses adversaires. Cet exploit n’a pas manqué de susciter des soupçons de triche ou de dopage de la part de plusieurs commentateurs sportifs. Le natif de Souk Ahras n’est pourtant pas un inconnu. Champion d’Afrique sur 800 m, il avait remporté en juin dernier l’épreuve du 1500 m lors de l’étape d’Oslo de la Ligue de diamant. La performance des Marocains fut décevante. Avec une délégation de 75 athlètes, le Maroc est revenu de Londres avec une seule médaille. Abdelaati Iguider a sauvé la face de l’athlétisme marocain en remportant le bronze sur le 1500 m. Les médias du pays s’interrogent sur ce bilan très décevant. Ils pointent du doigt les affaires de dopage qui se sont multipliées dans la délégation. Une semaine avant les Jeux, la favorite du 1500 m Meriem Alaoui Selsoulia été contrôlée positive. Sur la même distance, Amine Laâlou a lui aussi raté les Jeux après un test positif à un diurétique.

Les délégations des pays d’Afrique occidentale n’ont pas brillé à Londres. C’est notamment le cas de l’équipe de Nigéria avec une délégation de 53 athlètes. Blessing Okagbare, spécialiste du 100 m, porte les espoirs d’or de son pays. Tout comme le joueur de tennis de table Segun Toriola qui participera à sa 6ème Olympiade. A Pékin, le pongiste le plus titré du continent est devenu le premier Africain à atteindre les quarts de finales pendant des JO. Contrairement aux observateurs, les responsables sportifs nigérians estiment que la jeune Ogoke Agu (75kg) pourrait faire la différence. Elle est la seule femme de l’équipe de boxe.

Malgré ses succès peu nombreux aux JO de Londres, les Africains se montrent désireux de se montrer dans des disciplines nouvelles pour eux. Ainsi, le premier jour des épreuves de l’aviron c’est le rameur nigérian Hamadou Issaka, 35 ans, qui se retrouvé au centre des toutes les attentions. Sur le 2 000 m il est arrivé le dernier en étant dépassé par le vainqueur d’une minute et demie mais en méritant une ovation des spectateurs.Issaka s’était entraîné dans un bateau de pêche ordinaire et lorsqu’il s’est installé dans un bateau pour l’aviron, il est tombé. « Avant les Jeux je n’ai jamais vu de bateau sportif, cela n’existe tout simplement pas en Afrique, les épreuves de l’aviron, je ne les ai vues qu’à la télé », a avoué Issaka. Aux JO de Londres pour la première fois la Mauritanienne Aïcha Fall a disputé sa seule épreuve des JO, les séries du 800 m lors desquelles elle a terminé 37ème sur 40... Après sa course, elle a livré un témoignage sans concession sur ses conditions d’entraînement à Nouakchott.

Les prochaines Jeux olympiques auront lieu en 2016 à Rio-de-Janeiro. Nous souhaitons à Aïcha Fall non seulement d’y participer mais aussi de repartir du Brésil avec une médaille. Quant à l’Afrique, qu’elle montre un meilleur résultat en 2016.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала