Interpol a confirmé jeudi que le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, faisait partie de la liste rouge des personnes recherchées. Cela signifie que les pays membres de cette organisation sont en droit de prendre toutes les mesures légales pour interpeller ou arrêter la personne faisant partie de cette liste. La confirmation est intervenue après qu’Equateur ait décidé d’accorder l’asile à Julian Assange. Depuis le 19 juillet dernier, le fondateur de WikiLeaks s'est refugié dans l’ambassade de ce pays à Londres. L'Equateur s’est adressé aux autorités suèdes et américaines mais n’a reçu aucune réponse claire concernant la sécurité de M. Assange. La décision prise par Quito a été annoncée par le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patino.
« Le gouvernement équatorien fidèle à ses principes de protéger ceux qui cherchent refuge à Equateur ou sur le territoire des représentations diplomatiques de celui-ci, a décidé d'octroyer l'asile diplomatique à M. Assange ».
Londres n’est pas du tout d’accord et a même promis de prendre l’ambassade d’assaut. La Grande-Bretagne est ensuite revenue sur cette décision mais est déterminée de ne pas laisser Assange quitter le pays. Pour l'Equateur les Britanniques se comportent en impérialistes.
Ce que Londres est en train de faire, c'est de violer toutes les obligations internationales, fait remarquer le député équatorien et membre de la commission parlementaire des affaires internationales, Gabriel Rivera :
« Cette question doit être examinée en tenant compte du contexte en n’oubliant pas que « l’histoire est un prophète qui regarde en arrière ». Lorsqu’il y a eu des problèmes à l’ambassade britannique en Iran, plusieurs personnes ont pénétré sur son territoire, cet incident a été condamné au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies. La Convention de Vienne a alors été citée et il a été spécialement souligné que ce document avait la force obligatoire pour tous les Etats. Je voudrais qu’une approche similaire soit adoptée dans le cas de Julian Assange parce que les circonstances sont similaires ».
On notera que dans le cas de l’oligarque russe Boris Berezovski ainsi que dans celui de l’émissaire des séparatistes tchétchènes Akhmed Zakaév (qui figure d’ailleurs lui aussi sur la liste d’Interpol), dont l’extradition est demandée par Moscou, les autorités britanniques restent les bras croisés. Il semblerait que les fameux doubles standards sont désormais la pratique courante de la Perfide Albion. /L