Après la contraction de son économie entre les mois d’avril et de juin, la zone euro est à deux doigts de subir le même sort que celui de la Grande-Bretagne, aujourd’hui en récession en double creux.
Le PIB de l’ensemble des dix-sept pays de la zone a diminué de 0,2% au deuxième trimestre de cette année et les économistes estiment que ce ralentissement se poursuit. Les chiffres de la France et de l’Allemagne sont meilleurs que ce qui était prévu. Ces chiffres se sont trouvés compensés par la diminution de l’activité dans le reste de la zone euro, en Italie, Espagne, Finlande et au Portugal. Au-delà de l’union monétaire, l’Union européenne souffre aussi d’une diminution de 0,2% de son activité économique.
La crise de la dette en Europe affecte aujourd’hui les exportations, les consommations nationales/intérieures et la confiance du consommateur, ce qui ajoute une pression supplémentaire aux dirigeants européens. Le mois dernier, la consommation au sein de la zone euro et la confiance dans les activités économiques ont chuté pour le quatrième mois consécutif, particulièrement en France, en Allemagne, en Finlande et en Autriche.
La zone euro a techniquement évité la récession puisque cela implique deux trimestres consécutifs de croissance négative, or, la croissance n’a fait que stagner au cours des trois premiers mois de l’année en cours. Mais d’après Howard Archer, de IHS Global Insight, le PIB va encore décroître ce trimestre. H. Archer pense que de nombreux pays de la zone euro ont « lutté contre les politiques d’austérité budgétaire, contre un chômage en permanente hausse, contre une activité économique mondiale quasi-muette, et contre de sérieuses tensions émanant de la crise de la dette souveraine qui n’a fait que plomber la confiance et limiter l’investissement », écrit the Guardian.
Cependant, les marchés boursiers se sont réjouis du fait que la contraction de l’économie soit plus faible que ce qu’on imaginait et que les cours des actions aient augmenté dans toute l’Europe. L’indice FTSE 100 a gagné 32 points pour arriver à un total de 5864 et l’indice DAX, 0,8%.
En Allemagne, on était soulagé que l’économie croisse de 0,3%. Toutefois, les analystes craignent que la locomotive de l’Europe ne glisse bientôt dans la récession.
Avec une croissance nulle au dernier trimestre, cela fait maintenant neuf mois que l’économie française est à plat. Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, a déclaré que la performance de son pays n’était pas excellente, mais que le fait que la France continue à échapper la récession restait encourageant.
Le ministre a déclaré que le gouvernement du Président F. Hollande était déterminé à réduire le déficit du secteur public pour atteindre, comme promis, une dette équivalente aux 3% du PIB d’ici l’année prochaine, malgré la fragilité de l’économie.
Même si la croissance atteint son objectif de 1,2% l’année prochaine –ce qui semble peu probable pour la plupart des économistes- le gouvernement a besoin de trouver 33 milliards d’euros en passant par la levée de nouveaux impôts et la diminution des dépenses publiques.
Quant au Portugal, le pays est toujours secoué par son programme d’austérité, aujourd’hui mis en œuvre. Son PIB a chuté de 1,2% au dernier trimestre et est plus faible de 3,3% par rapport à l’an dernier, tandis que le taux de chômage a atteint le nouveau record de 15%.
La Grèce, dont l'économie s'est contractée de 6,2% au cours de la dernière année, a vendu plus de 4 milliards d'euros de dette à court terme, rassurant ainsi ceux qui avaient peur que le pays ait du mal à rembourser une obligation de 3,2 milliards d’euros qui arrive à maturité le mois prochain.