La communauté internationale doit régler les problèmes des réfugiés syriens par des méthodes éprouvées au lieu de créer de zones d'exclusion aérienne en Syrie, a déclaré vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne de télévision Sky News Arabia.
"Il est inadmissible de créer des zones d'exclusion aérienne et des zones de sécurité à des fins militaires sous le prétexte d'une crise humanitaire", a indiqué le ministre.
"Il existe des mécanismes et instruments (internationaux) spécifiques, comme la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires Valérie Amos, l'accord du gouvernement syrien de régler ces questions, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés prêt à aider les personnes qui se trouvent dans les camps de réfugiés en Turquie, en Jordanie et dans d'autres pays. Il faut garantir la sécurité des civils en utilisant ces méthodes approuvées par le droit humanitaire international", a ajouté M.Lavrov.
La Russie s'est maintes fois prononcée contre la répétition du "scénario libyen" en Syrie. En Libye, le Conseil de sécurité de l'ONU a créé une zone d'exclusion aérienne en vue de protéger les civils contre les bombardements. Toutefois, l'aviation de l'OTAN a pris le côté l'opposition libyenne luttant contre le régime de Mouammar Kadhafi au printemps 2011. Les avions de l'Alliance ont effectué 22.157 sorties dont 8.687 de combat de mars à septembre 2011.
Créer des zones d'exclusion aérienne signifie "violer la souveraineté (syrienne), si le territoire syrien fait partie de ces zones. Ce sera une violation de la Charte des Nations unies", a conclu le ministre.