Traian Basescu considère que des risques sérieux pour la Roumanie émanent des Etats qui ne respectent pas les normes internationales. Y compris ceux qui se trouvent dans le voisinage, notamment au Proche-Orient.
« Nous savons que des organisations terroristes cherchent à avoir un accès aux technologies militaires, y compris de missiles, qui peuvent menacer le territoire de Roumanie. Nous appliquons en premier lieu la politique de notre sécurité, et non de sécurité des Etats-Unis ».
Comme l’a dit M. Basescu, la Roumanie planifiait d’installer en tout 24 missiles intercepteurs. Cet arsenal va servir à parer des attaques des terroristes ou de n’importe quel Etat, qui voudrait porter une frappe contre les pays de l’OTAN, mais pas de la Russie, disposant de centaines de missiles.
Traian Basescu a confirmé que la Roumanie délivrait des passeports aux citoyens de nationalité roumaine en Moldavie et en Ukraine.
« J’ai eu une initiative en vue de modifier la loi sur la nationalité. Je considère que les citoyens de Roumanie et de République de Moldavie étaient le même peuple. Mais nous vivons dans deux Etats indépendants ».
Le président de Roumanie a de même commenté les perspectives de son mandat présidentiel. Nous rappelons que le 29 juillet un référendum sur un impeachment du président a eu lieu en Roumanie. Selon le Bureau électoral central de Roumanie, la participation électorale a été d’environ 46 %, contre 50 % requis. 87,52 % des votes exprimés étaient pour le départ du chef de l’Etat M. Basescu, et un peu plus de 11 % étaient contre. Le président lui-même estime que seule la Cour Constitutionnelle était compétente de se prononcer sur la légitimité de la consultation populaire et qu’il « ne voulait pas influencer son verdict ».
Traian Basescu a déclaré que la Roumanie soutenait la construction du gazoduc « South Stream ». Nous rappelons qu’il s’agit du projet euro-russe de gazoduc qui reliera sous la mer Noire la Russie à la Bulgarie pour être prolongé vers l’Italie et l’Autriche. Les travaux de construction doivent débuter à la fin de 2012. Voici ce qu’a dit M. Basescu.
« Ce projet est soutenu par l’UE. Nous faisons partie de cette Union. Certes, le projet « Nabucco » reste pour nous prioritaire. Nous en faisons également partie. Mais nous n’allons jamais nous opposer au « South Stream ». De plus, Bucarest a proposé au consortium russe Gazprom la possibilité d’aménager un stock souterrain de gaz naturel en Roumanie. La question s’est posée avec une acuité particulière lorsque la Russie était confrontée aux problèmes de transit de gaz via l’Ukraine. M. Basescu a assuré que la Roumanie souhaitait rester une partenaire de Gazprom ».
Il convient de noter que récemment le chef de l’Etat roumain a vivement critiqué notre compagnie publique de radiodiffusion. Il a jugé qu’elle influait sur la presse locale qui désinformerait la population. Ces critiques étaient une réaction à plusieurs articles analytiques, publiés sur le site Internet de La Voix de la Russie. Le président de notre radio Andrei Bystritskiy a invité le dirigeant roumain à discuter ouvertement l’incompréhension apparue. Traian Basescu a accepté la proposition, et a reçu à Bucarest notre correspondant. Dans son interview il a confirmé l’opinion exprimée auparavant qu’il n’était pas d’accord en tout avec les auteurs deLa Voix de la Russie, mais a dit encore qu’il ne considérait pas que le point de vue de certains journalistes reflète la position des autorités russes. /L
