La Russie jouera le rôle de pivot entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

© © Flickr.com/monojussi/cc-by-nc-sa 3.0La Russie jouera le rôle de pivot entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
La Russie jouera le rôle de pivot entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan - Sputnik Afrique
S'abonner
L’Azerbaïdjan, l’un des plus riches pays de l’espace post-soviétique est en train de rééquiper activement ses forces armées avec un armement moderne. Récemment, une nouvelle série d’hélicoptères russes de combat Mi-35M a été envoyée dans ce pays.

Les volumes des achats de l’armement de Bakou impressionnent. Au cours de ces 10 dernières années, l’Azerbaïdjan, dans le cadre du programme de développement de son aviation militaire, a acheté à des pays différents 47 avions de combat et 109 hélicoptères. Par ailleurs, les forces armées de l’Azerbaïdjan ont reçu plus de 30 drones. Il s’agit principalement des avions de construction soviétique, qui ont subi une révision et ont été modernisés, mais quant aux hélicoptères, il s’agit uniquement d’appareils neufs. Il est difficile d’avoir une image complète du parc de l’armement azerbaidjanais, car une grande partie de l’information reste cachée par le ministère de la Défense.

Et l'Azerbaïdjan achète l’armement non seulement à la Russie, souligne Konstantin Makienko, le directeur adjoint du Centre d'analyse des stratégies et des technologies.

« L'Azerbaïdjan a fortement augmenté les volumes d’acquisition des armes et du matériel militaire non seulement à la Russie, mais aussi à l’Israël, par exemple », explique-t-il. « Selon certaines sources, le pays aurait passé des contrats pour l’achat des armes dont la valeur totale s’élève à 3,7 milliards de dollars. Je pense que ce montant a été abaissé, et très sérieusement ».

L’augmentation du parc militaire de l’Azerbaïdjan est devenue possible grâce à son statut de pays pétrolier. D'importantes ressources de sa trésorerie sont dépensées pour renforcer l’armée du pays. En perspective, ce potentiel pourrait être utilisé pour résoudre les problèmes politiques de l'Azerbaïdjan et la Russie devrait déployer tous ses efforts pour que l’Arménie ne devienne pas le bouc émissaire dans cette tendance, estime Konstantin Makienko.

« C’est un scénario classique : un pays qui n’a pas une économie très développée, devient riche grâce au pétrole et au gaz. L’économie de ce pays n’est pas en mesure d’absorber les fonds considérables qu’il obtient du commerce des hydrocarbures et cet argent sera dépensé notamment pour l'achat des armes. C’est aussi une méthode de se battre contre la corruption et stériliser ainsi la masse monétaire. Il est certain que toutes les acquisitions d’Etat ont des raisons militaires et politiques. Et il s’agit non seulement de l’Arménie, mais aussi de l’Iran, avec lequel l'Azerbaïdjan a une frontière commune. Les experts disent que c’est l’Iran qui deviendra la cible des tensions et problèmes militaires et politiques à l’avenir ».

Un conflit possible pourrait toucher directement l’Azerbaïdjan, car en Iran du Nord vivent des Azerbaïdjanais et ils sont plus nombreux que toute la population de l’Azerbaïdjan. Tout conflit dans la région provoquera donc un exode massif des refugiés et des conflits ethniques dans la partie Nord de l’Iran.

En ce qui concerne le conflit arméno-azerbaïdjanais, la Russie espère que les moyens diplomatiques permettront d’éviter une éventuelle reprise du conflit au Karabakh. Le fait que l’Arménie soit un allié de la Russie dans l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) n’est pas un facteur négligeable. Et il est peu probable que l'Azerbaïdjan veuille récupérer des territoires perdus il y a 20 ans en déclenchant une guerre dans ces conditions. La Russie conserve ainsi son rôle d'arbitre dans ce conflit et lie à elle-même les deux côtés belligérants. /L

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала