Au sommaire :
- Le prix Nobel russe
- La fusée « Angara » est sur le point de prendre son envol
- Sélection scientifique de la semaine
Le prix Nobel russe
L’investisseur à risque russe Youri Milner a institué le plus important prix annuel dans le domaine de physique fondamentale. Le nouveau prix pour les physiciens est doté d’une somme presque triple du Nobel et a été déjà reconnu dans la communauté experte comme plus prestigieux.
A la différence du prix Nobel, qui n’est attribué que pour des résultats confirmés de façon expérimentale, le prix Milner peut récompenser des découvertes en physique contemporaine qui ne sont pas encore vérifiées. Puisque même un résultat négatif peut apprendre beaucoup aux chercheurs travaillant dans les sciences fondamentales, explique l’investisseur.
Le prix sera décerné dans deux catégories : « Physique fondamentale » pour de considérables réalisations dans la recherche et « Horizons nouveaux », attribué à de jeunes physiciens prometteurs, a raconté à notre correspondant le porte-parole du Fonds caritatif Youri Milner, Léonide Soloviev.
« Physique fondamentale » est doté de 3 millions de dollars, tandis que le prix Horizons nouveaux de la physique est doté de 100 000 dollars. Sur les neuf premiers lauréats du prix, trois représentent l’école physique russe ».
Les lauréats du prix 2012 ont été choisis par Milner en personne. Il s’agit de chercheurs travaillant dans de principaux centres de la science aux Etats-Unis, en France et en Inde. Par la suite on prévoit de nommer les candidats publiquement sur un site Internet spécial. Et à partir de l’année prochaine le prix sera attribué par une commission, composée de lauréats des années passées.
Le prix est financé de la fortune personnelle d’Youri Milner, lui-même chercheur par le passé. En 1985 il est diplômé de la faculté de la physique à l’Université de Moscou, a fait des études postuniversitaires, puis a collaboré dans l’un des Instituts de l’Académie russe des sciences. Or en 1990 il abandonne la recherche au profit du business. Il s’occupait de l’élaboration et de la promotion des projets à l’Internet. Et c’est précisément dans le web qu’il a gagné l’essentiel de sa fortune, évaluée par Forbes à un milliard de dollars.
L’entrepreneur n’exclut pas qu’avec le temps d’autres donateurs viendront appuyer le prix. « Je suis convaincu que les meilleurs représentants des sciences fondamentales ne doivent pas gagner moins que, par exemple, les courtiers en Bourse », dit Youri Milner.
La fusée « Angara » est sur le point de prendre son envol
Le premier lanceur « Angara » sera fin prêt avant la fin de l’année en cours, - a fait savoir le porte-parole du Centre Khrounitchev qui est le principal constructeur russe des lanceurs destinés aux missions spatiales.
La famille des lanceurs universels de nouvelle génération inclut les engins légers, moyens et lourds. Le tir du lanceur léger « Angara » depuis le site de Plessetsk est programmé pour le 2ème trimestre de l’année prochaine. Le groupe étudie actuellement la possibilité de construction d’une fusée super-loudre pour les missions interplanétaires. Si les vols vers Mars et d’autres planètes relèvent d’un avenir éloigné, l’expédition vers la Lune et la création d’une base lunéaire permanente peuvent, selon les experts, être réalisées prochainement. Mais il est important de savoir quelle charge pourra emporter le lanceur super-lourd pour pouvoir l’utiliser comme ravitailleur lunaire, - notre le rédacteur en chef de la revue « Les nouvelles de l’astronautique » Igor Marinine :
« Les lanceurs américains emportaient 120 tonnes dans la cadre du programme lunéaire : accélérateur, vaiseau plus module de descente. Notre idée consiste à aller vers la Lune à bord d’un vaisseau entièrement modulaire. Les modules standard de 22 tonnes sont actullement fabriqués par le centre Khrounitchev pour les lanceurs « Proton » mais ils pourront aussi servir pour « Angara » s’il est construit sur les sites de Baïkonour ou de Svobodny. La fusée plus puissante aura besoin de modules foncièrement différents ».
Roskosmos a cependant l’idée de construire des lanceurs d’environ 60 tonnes de capacité pour les placer en orbite basse. Le vaisseau lunaire pourrait le cas échéant être assemblé en orbite au départ de deux modules amenés par deux lanceurs. Il faut placer au moins 120 tonnes sur l’orbite circumterrestre pour aller vers la Lune ou autour d’elle, - estime Iouri Karash qui repésente l’Académie russe d’astronautique.
« Pour aller vers Mars, le vaiseau piloté doit avoir une masse de 450 à 500 tonnes, ce qui suppose plusieurs tirs. Toute la question est de savoir combien il en faudra exactement ».
La lanceur Angara utilise à la différence de Proton les ergols propres dont le mélange oxygène-kérosène. Or, on sait qu’un problème surgit de temps en temps entre la Russie et le Kazakhstan. Il est lié au fait que lors des tirs échoués de Proton une certaine quantité d’ergols toxiques et notamment de diméthyl-hydrasine se déverse sur le territoire kazakh ce qui porte préjudice à l’environnement, - fait ressortir Iouri Karash :
« Il n’y aura pas de pollution du territoire kazakh si le lanceur utilise les ergols non toxiques. C’est la raison pour laquelle la mise en service du lanceur Angara permettra de désamorcer le conflit au sujet de Baïkonour ».
« A mon sens, c’est du tapage autour de diméthyl-hydrosine qui est assez toxique mais il n’y a aucun danger de pollution s’il n’y pas de pannes sur le pas du tir et si les systèmes de ravitaillement en combustible marchent bien. Le lanceur Proton-M est une version plus perfectionné, il n’y plus aucune trace d’ergols après la séparation du module d’accélération et les réservoirs tombent vides », - note Igor Marinine:
« Mais même si un accident se produit, le lanceur tombe et le carburant se déverse, il se transformera au contact de l’eau et au bout de quelques heures en fertilisant pour les plantes. Ce lanceur part de Baïkounour et survole les régions sauvages peuplées uniquement de spermophiles et de scorpions. Par contre, si c’est le kérosène qui se répand dans la nature, les spermophiles crèveront sûrement à force de l’avaler ».
Ces arguments sont convaincants mais ceux des écologistes le sont aussi. On ne peut pas aller interroger les spermophiles mais il n’ont sûrement pas besoin d’heptyl, de kérosène ou d’une autre saleté.
Sélection scientifique de la semaine
La tourbe contre la pollution par le pétrole, le portail pour les enfants doués et le KillerRed en guerre contre le cancer. Voici quelques sujets parmi d’autres de notre sélection scientifique de la semaine.
Les chercheurs de Tver ont mis au point un nouveau procédé d’utilisation de la tourbe. Excellent absorbant, la tourbe permet de combattre les déversements de pétrole. Les spécialistes ont mis au point les granules spéciales qui peuvent absorber les polluants dans le rapport de 1 à 10. Les propriétés uniques de la tourbe sont commentées par le directeur de la chaire de « Géotechnologie et d’extraction de la tourbe » de l’université de Tver Oleg Misnikov :
« La structure poreuse de la tourbe absorbe facilement les produits de pétrole et le conglomérat ainsi obtenu est facilement utilisable. On peut en extraire le pétrole par craquage ou le brûler tout simplement. Les propriétés naturelles varient en fonction des variétés de la tourbe dont la capacité d’absorbtion peut être élevée ou faible. Nous traitons chimiquement les tourbes à capacité d’absorbtion faible pour la rendre plus élevée.
Les granules que nous obtenons finalement peuvent être utilisées dans l’eau et sur terre ferme pour combattre les pollutions par le pétrole sans porter préjudice à l’environnement. Les granules sont hydrophobes et ne coulent pas. Elles peuvent rester longtemps à la surface de l’eau en attendant qu’on les ramasse ».
Les chercheurs russes travaillent sur le modèle de l’oeil atteint de myopie. Il est nécessaire pour étudier les mécanismes responsables de l’évolution de cette maladie. Il faut que les rayons de lumière ne forment pas une image nette sur la rétine mais se focalisent derrière elle. Dans ce cas, les signaux provenant de la rétine atteignent la tunique fibreuse et la distendent, le phénomène qui provoque l’évolution de la myopie, - raconte Elena Iomdina, directrice de recherche à l’Institut des maladies ophtalmologiques Helmholz.
« L’oeil reçoit ainsi une impulsion à la croissance. Il commence à croître, ce qui provoque des pathologies et des complications. La vue baisse et aucun traitement ne permet au malade de recouvrer la normalité. C’est pour cette raison que nous essayons de simuler cette situation en créant l’image défocalisée sur la rétine qui stgimule la croissance de l’oeil. C’estlebutrecherché ».
Au cours de leurs expériences, les chercheurs ont finalement réuissi à provoquer des myopies chez les souris de laboratoire. En observant l’évolution de la pathologie, les spécialistes ont établi que la myopie dangereuse pouvait être mise en évidence en comparant les larmes des sujets sains et malades. Les larmes de ces derniers contenait très peu de lactoferrine. Si leur hypothèse se confirme, on aura une nouvelle métode de dépistage de myopie aux stades précoces.
Et voici quelques nouvelles en bref des laboratoires russes :
Le ministère de l’éducation et de la science a l’intention de lancer un nouveau portail internet pour les enfants doués. On y mettra en ligne l’information concernant tous les concours et les meilleurs manuels dans toutes les disciplines du programme scolaire. On suppose que le site sera interactif et que les écoliers pourront consulter les professeurs en temps réel.
Les chercheurs du laboratoire de bioimaging par fluorescence de l’Académie de médecine de Nijni Novgorod ont mis au point une nouvelle méthode de traitement des tumeurs cancéreuses qui est basée sur le photosensibilsateur génétiquement codé KillerRed. Il est conçu spécialement pour détruire les cellules cancereuses par leur irradiation au laser.
Un des plus grands réseaux de FabLab au monde sera crée en Russie. Les laboratoires certifiés faisant partie de ce réseau, seront dotés du meilleur matériel ce qui leur permettra de créer toute la gamme de produits destinés aux petites sociétés innovantes. Selon les spécialistes, une vingtaine de laboratoires de production numérique personnalisée sera créée à Moscou et ils ils seront une centaine à l’échelle nationale.
