Le projet de création de la ville a déjà été approuvé par le ministre des municipalités et de l’agriculture le prince Mansur ben Miteb ben Abdelaziz. Le projet de la nouvelle ville est encore à l’étude mais un appel d’offres sera lancé l’année prochaine dans le secteur BTP.
Cette ville destinée aux femmes riches sera située au lieu-dit d’Al-Hufuf à l’est d’Arabie Saoudite. Elle abritera les entreprises possédées par les femmes et les fabriques spécialisées dans les articles pour le beau sexe. Si cette initiative réussit en Arabie Saoudite ou les droits des femmes sont forment limités, elle sera suivie par d’autres pays musulmans comme, par exemple, le Qatar, estime Sergueï Khestanov, le PDG du groupe « ALOR ».
" Si dans cette ville nouvelle construite, on arrive d’une façon ou d’un autre à lever une partie considérable des interdits imposés aux femmes, cela peut réellement créer les conditions permettant aux femmes de se lancer théoriquement dans les affaires. Cette ville pourrait bénéficier d’un régime spécial à savoir que les hommes se verraient interdire l’accès des quartiers d’affaires, la mesure qui ferait lever bien des restrictions ".
Les secteurs d’activité qui prédominerait dans cette ville pourraient aller des bijoux et industrie de la mode jusqu’aux technologies de pointe, estime Khestanov :
" Pourquoi pas la mode ou la bijouterie d’autant plus que les bijoux sont volontiers achetés par les femmes dans les pays arabes. On peut également imaginer des projets IT. La construction d’une ville de 100 ou 200 000 habitants, telle sera à mon avis la taille de ce projet-pilote, c’est peu de chose comparé au budget de l'Arabie Saoudite ".
Selon les agences occidentales, la nouvelle ville pourra générer environ 5 000 emplois et attirer pour 133 millions de dollars d’investissements. Il s’agit là d’une somme modique pour le plus riche pays du monde. C’est pour cette raison que l’arabiste Sergueï Demidenko est sûr qu’il s’agit d’une nouvelle action publicitaire destinée à donner une image positive du pays à l’étranger.
" C’est l’objectif que se donnent les projets de ce genre parce que c’est un instrument de propagande destiné à embellir l’image du pays dans l’arène internationale sans aller chercher plus loin. Soyons sérieux, l’Arabie Saoudite n’a aucune intention d’émanciper ses femmes et leurs donner plus de droits qu’elles ont maintenant. C’est une société traditionnelle, un oasis du féodalisme construit avec la manne pétrolière ".
Les lois d’Arabie Saoudite limitent fortement les droits des femmes parce qu’elles se fondent sur la charia. Les femmes se voient même interdire de conduire la voiture pour ne rien dire de la liberté de voyager sans être accompagnées. Ce n’est qu’à la fin de juin dernier que les Saoudiennes ont reçu l’autorisation de participer aux JO. Néanmoins, pendant que le monde s’étonne de voir se réaliser le projet d’une première ville réservée aux femmes, les autorités saoudiennes travaille à fond sur le projet d’un deuxième « oasis ». /L