La Géorgie a lancé son offensive militaire contre l'Ossétie du Sud le 6 et non le 8 août 2008, a annoncé mercredi à Moscou le président russe Vladimir Poutine.
"L'opération militaire (géorgienne) a commencé le 6 août (2008). Il est difficile de prendre une décision sur l'emploi des forces armées, parce que cela entraîne des tirs et des victimes", a indiqué M.Poutine à RIA Novosti, prié d'expliquer pourquoi la Russie avait réfléchi jusqu'au 8 août avant de riposter.
"Les 5, 6, 7 et 8 (août 2008), j'ai reçu des informations directement en provenance de Tskhinval (capitale de l'Ossétie du Sud). Aussi étrange que cela puisse paraître, ce sont des journalistes qui ont fourni ces informations. Des journalistes entraient en contact avec mon porte-parole Dmitri Peskov qui m'informait des activités militaires en se référant à des témoins oculaires", a précisé le président russe qui occupait le poste de premier ministre en août 2008.
"Vos collègues disaient carrément qu'il s'agissait d'une vraie guerre, que l'armée régulière géorgienne avait lancé une offensive. Ils disaient par exemple: "Il y a un combat réel, des civils et des soldats de la paix russes sont en train de mourir". A vrai dire, à l'époque c'était ma seule source d'information", a avoué M.Poutine.
Début août 2008, l'armée géorgienne a lancé une offensive militaire contre l'Ossétie du Sud, détruisant une partie de Tskhinvali par des tirs de lance-roquettes multiples. La Russie a opposé une riposte militaire de grande envergure destinée à imposer la paix à la Géorgie et à protéger les soldats de la paix russes et les civils sud-Ossètes dont beaucoup avaient également la nationalité russe. Le conflit a duré cinq jours. Le 26 août 2008, Moscou a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, deux républiques autoproclamées qui ne reconnaissaient pas la souveraineté géorgienne depuis la chute de l'URSS. Affirmant avoir été "victime d'une provocation russe", la Géorgie a rompu ses relations diplomatiques avec Moscou et proclamé les républiques "territoires occupés".
A ce jour, outre la Russie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud sont reconnues par le Nicaragua, le Venezuela, Nauru, Tuvalu et Vanuatu.