Selon les experts, cette décision est opportune : ces derniers temps les pays du bassin arctique cherchent de plus en plus activement non seulement les moyens économiques mais aussi politiques et militaires de rester dans cette région riche en ressources naturelles.
La lutte concurrentielle pour l’influence en Arctique est devenue plus tendue surtout en raison du réchauffement climatique. Aujourd’hui cinq Etats de la région arctique : Russie, Danemark, Canada, Norvège et Etats-Unis rivalisent dans le développement de ses ressources naturelles. Les réserves de ressources naturelles en Arctique sont évalués à un quart de toutes les réserves mondiales dites « non découvertes ». Pour retenir ses positions stratégiques dans la région, il faut avoir l’armée adéquate, capable de résister à n’importe quelle tentative de partager les richesses arctiques par des moyens militaires, a expliqué la situation à La Voix de la Russie le vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques Konstantin Sivkov :
" La lutte pour les gisements d’hydrocarbures en Arctique est déjà très active. Un autre aspect important consiste en ce que le bassin arctique et surtout la Route maritime du Nord c’est la voie maritime la plus courte liant l’Europe et l’Asie. Dans les conditions, quand le centre du développement économique se déplace de l’Europe dans la région de l’Asie Pacifique, l’importance de cette Route augmente ".
Il faut souligner que la Russie n’est pas le premier pays qui annonce la création en Arctique de ses bases militaires. La présence militaire de tous les pays arctiques se développe activement.
Au début de cette année le Canada a annoncé qu’il avait l’intention de construire sa base sur l’île Cornwallis. Le Danemark se prépare à renforcer sa présence militaire dans l’Océan Arctique. La Norvège a transporté le quartier général de son commandement dans la région polaire, les Etats-Unis et le Canada organisent régulièrement en Arctique des manœuvres militaires. Les intérêts économiques et géopolitiques des pays différents se croisent dans cette région. L’Arctique c’est l’itinéraire le plus court de Russie en Amérique du Nord non seulement pour les navires mais aussi pour l’aviation stratégique et les missiles balistiques intercontinentaux, a expliqué le vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques Konstantin Sivkov.
La possibilité de déployer dans cette région des systèmes puissants de défense antimissile avec des missiles balistiques aura une grande importance pour tous les acteurs globaux. Selon mes informations, les sous-marins américains patrouillent tout le temps depuis les années 1990 les eaux du bassin arctique, dont la mer de Barents. /L
