Le départ de Kofi Annan du poste de l'émissaire spécial pour la Syrie est lié à l'approche adoptée par la Russie et la Chine à l'égard de la crise syrienne, a déclaré jeudi soir le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.
"La démission de M.Annan met en relief le refus de Moscou et de Pékin de soutenir les résolutions contre le régime de Bachar el-Assad au sein du Conseil de sécurité, qui auraient rendu Assad responsable. Nous avons déploré les vetos russes et chinois, car de telles démarches placent la Russie et la Chine du mauvais côté de l'histoire et du mauvais côté du peuple syrien", a annoncé M.Carney à bord de l'avion du président Barack Obama.
Toujours selon lui, la démission de M.Annan met également en lumière le refus du président syrien de faire cesser les violences dans son pays.
M.Annan, ancien secrétaire général de l'Onu, a été nommé envoyé spécial pour la Syrie fin février dernier. Dans le cadre de son plan de sortie de crise, il a effectué plusieurs visites en Syrie, a rencontré le président syrien Bachar el-Assad et les représentants de l'opposition extérieure et intérieure syrienne.
Jeudi 2 août, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a annoncé dans une déclaration publiée sur le site officiel de l'Onu que Kofi Annan quittait son poste.
La Russie et la Chine, pays détenteurs du droit de veto au Conseil de sécurité, ont bloqué trois résolutions prévoyant des sanctions à l'encontre du régime syrien, confronté à une contestation populaire inédite depuis mi-mars 2011. Dans le même temps, la Russie se prononce toujours en faveur de l'application du plan de paix pour élaboré par Kofi Annan jugeant qu'il constitue "la seule plateforme viable" permettant de trouver une solution à la crise syrienne.