Quelques notes en marge des JO

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Quelques notes en marge des JO - Sputnik Afrique
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Les tiraillements et les intrigues, sept années d’une préparation frénétique, des rumeurs parmi les plus folles, des révélations aux relents de scandale, des finasseries diplomatiques et de grosse bourdes sont désormais loin derrière et les JO de Londres qui peuvent enfin suivre leur cours.

Voici quelques notes de notre correspondant à Londres Dimitri Linnik.

Réchauffée plusieurs années durant, l’euphorie a atteint le point d’ébullition et toute la Grande Bretagne s’est définitivement divisée en ceux qui ne jurent que par les JO et ceux qui en ont ras le bol de la fièvre olympique. Un londonien sur cinq a préféré quitter la capitale devenue trop agitée et bruyante mais des milliers et des milliers de touristes des quatre coins du monde ont débarqué en ville à la place des fugitifs.

Le centre de Londres affiche un aspect pimpant et les opérateurs des parkings de stationnement et des fourrières sont particulièrement affairés. Je n’ai jamais vu autant de policiers. A la veille de l’ouverture j’ai observé une scène amusante : un gars de haute stature et d’aspect sportif en short et maillot courait rapidement au milieu de la rue (sans doute un membre de la communauté des sportifs) et derrière lui trottinait une dizaine de policiers en gilet d’uniforme. (Je me demande s’il a eu droit à un coup de matraque en tout point olympique).

Après la cérémonie d’ouverture des JO de 2008 à Pékin, conscients qu’il était quasiment impossible de surpasser les Chinois, les organisateurs des jeux de Londres ont décidé de donner une réponse asymétrique, c’est-à-dire discrète mais faisant preuve d’un grand goût. Pourtant le budget des Jeux ne cessait de grimper en passant de 4 à 17 milliards de livres.

Sur la place piétonne de Lester-square à côté du bureau de La Voix de la Russie, la foule est compacte. Les gens vont et viennent et parlent tout haut en essayant de couvrir la musique bruyante et le carillon que fait entendre une énorme horloge amusante. La foule bigarrée se compose surtout de touristes étrangers. C’est le congé, une belle ville, un temps splendide et une multitude de petits restaurants et cafés plus les compétitions, un véritable rêve devenu réalité.

L’homme déguisé en « pinte de Guinness » fait la publicité pour le pub voisin, à côté des militants qui distribuent des tracs pour stigmatiser l’usage des stupéfiants et un orchestre s’en donne à cœur joie à l’impériale d’un duble-decker londonien. Sur la place de Trafalgar c’est la cohue : les touristes venus des quatre coins du monde se prennent en photo, trinquent, crient, chantent, dansent et se précipitent sur les boissons.

Les londoniens s’affublent de casquettes et de t-shirts aux couleurs de l’Union Jack et les conducteurs des fourgons blancs affichent les petits drapeaux britanniques dans un élan patriotique. C’est vrai qu’un londonien ne peut participer à une telle fête qu’une fois dans sa vie. Si l’on jugeait du succès d’après le nombre de visages souriants, il serait déjà dans la poche.

Ceux qui n’aiment pas les embouteillages sur les routes, les foules dans le métro, les prévisions les unes plus optimistes que les autres, le commerce omniprésent et toute cette agitation qui se veut olympique, organisent leurs propres « olympiades » alternatives et même des olympiades de protestation au fond des quartiers ou dans les cours des immeubles. C’est plus discret et moins global mais cela permet au moins de faire enfin la connaissance de ses voisins.

Bientôt les amateurs des statistiques amusantes commenceront à enregistrer les records à savoir pour combien il a été vendu de souvenirs olympiques, combien de portions de poisson garni de frites ont avalé les hôtes de la capitale et la distance entre la Terre et la Lune parcourue par les athlètes et notamment par les coureurs et les  footballeurs. Les économistes calculeront à leur tour à combien se sont montées les ventes et si les énormes dépenses et les grands espoirs se sont finalement justifiés.

La ville olympique fait penser à cette maîtresse de maison le jour de son anniversaire. Elle a mis trois jours pour tout nettoyer, laver et repasser, puis mettre tout le monde à table, être aux petits soins avec les invités tout en veillant à ce qu’un convive qui a trop bu ne verse pas de vin sur la nappe. La fête finie, elle s’effondre dans son fauteuil complètement épuisée mais bien contente. Mais tout cela sera pour plus tard et en attendant la fête continue ! /L

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