L’initiative finlandaise laisse perplexe. C’est que l’UE affiche régulièrement la volonté de contribuer pleinement à la suppression des visas avec la Russie et qu’un accord russo-polonais sur le régime simplifié pour les habitants des régions frontalières, dont la région russe de Kaliningrad, est déjà en vigueur. Si on pouvait s’attendre à ce genre de geste de la part des pays baltes, le fait est que l’initiative vient de la Finlande est une surprise désagréable, estime le politologue Mikhaïl Sinitsine de la Chambre civique des jeunes de Russie :
« Sur le fond, les nouvelles venues de la Finlande laissent perplexe. Il faut dire qu’il existe la rhétorique politique combinée de caractère franchement antirusse que les pays baltes utilisent d’ailleurs comme une ligne principale dans leur politique extérieure. En cela la Finlande est leur allié, c’est un secret de polichinelle. Et ce genre de déclarations n’a rien d’économique. Que de la politiqueb qui nuit d’ailleurs souvent et beaucoup à l’Europe et l’Union européenne ».
Quant aux autres adversaires de la suppression du régime des visas, il en y aura toujours tant que l’UE ne prendra pas une décision politique commune, considère le président de l’Institut de la stratégie nationale, Mikhaïl Remizov :
« Aujourd’hui les pays européens peuvent rejeter à l’infini la responsabilité quant à ce qui est concrètement contre le régime sans visas. Mais il y aura toujours quelqu’un qui sera contre. Juste parce qu’une décision politique sur cette question ne sera probablement pas prise dans un avenir proche. Du point de vue européen, il vaut mieux aujourd’hui non pas alléger les régimes de circulation non-traditionnels mais durcir ceux-ci. C’est ce dont témoigne la politique menée par les pays européens les plus divers ».
En 2011 plus de 14 millions de ressortissants russes ont voyagé à l’étranger. La moitié d’entre eux sont allés en Europe. Obtenir un visa pour un pays de l’UE demande plus d’une journée. La suppression des visas donnerait entre 30 et 40 % de bénéfices supplémentaires au secteur du tourisme en Europe. Les entreprises russes et européennes tireraient également des avantages considérables de la suppression des visas. Un accord sur cette question est attendu depuis déjà plusieurs années. /L