L'OSCE a annoncé vendredi avoir appelé les autorités tadjikes à débloquer le site de partage de vidéo YouTube et à garantir un accès libre à l'information pour les citoyens du pays.
"YouTube est devenu l'une des plus importantes sources d'information dans le monde. L'accès libre à l'information et le libre flux d'information revêtent une importance particulière et ne doivent pas être limités ou supprimés (…). Seuls les tribunaux doivent avoir le droit de bloquer des sites internet. Bloquer signifie limiter la liberté des médias libres et priver les citoyens de leur droit de savoir ce qui se passe dans leur pays", a indiqué la représentante de l'OSCE pour la liberté de la presse, la bosniaque Dunja Mijatović, dans un communiqué.
Le service des télécommunications auprès du gouvernement tadjik a demandé aux fournisseurs d'accès à internet du pays de bloquer YouTube le 26 juillet dernier. Le 23 juillet, les autorités ont également bloqué l'accès à l'un des plus importants portails d'information tadjiks, Asia Plus. Un jour plus tard, certains fournisseurs d'accès ont débloqué le site d'Asia Plus.
Selon des utilisateurs tadjiks de YouTube, cette décision a été prise suite au lancement le 24 juillet d'une opération des forces gouvernementales visant à neutraliser un groupe criminel à Khorog, dans la région autonome du Haut-Badakhchan (est du pays). L'opération a débuté après le meurtre d'un colonel des services spéciaux dans cette région.
D'après les informations officielles, les forces gouvernementales ont tué 30 bandits et interpellé 40 autres, dont huit ressortissants afghans. Les communiqués officiels font également état de 12 morts et de 23 blessés parmi les militaires tadjiks. Des médias indépendants font en outre état d'une trentaine de morts civiles, alors que les autorités affirment qu'il n'y a pas de morts ni de blessés parmi les civils.