Les organisations non gouvernementales (ONG) russes Pour les droits de l'Homme et Mémorial ne renonceront pas aux subventions étrangères, mais ne se feront pas enregistrer non plus comme "agents de l'étranger", a déclaré samedi à RIA Novosti le président de Mémorial Oleg Orlov.
"Il serait ridicule de penser que cette loi nous fasse tellement peur que nous renoncerons aux dons provenant de l'étranger. Nous continuerons à en bénéficier, car nous avons du mal à trouver des fonds en Russie, même si nous essayons de le faire. Nous ne voyons rien de criminel et de déshonorant à être sponsorisés par des organisations étrangères légales", a indiqué M.Orlov.
Il a ajouté que l'association Mémorial refusait de se faire enregistrer comme "agent de l'étranger".
"Il serait stupide et humiliant de se faire enregistrer en cette qualité", a affirmé M.Orlov. Selon lui, Mémorial "entreprendra toutes les démarches juridiques possibles contre cette pratique discriminatoire".
Le dirigeant du mouvement Pour les droits de l'Homme Lev Ponomarev estime pour sa part que la nouvelle loi sur les ONG "viole toute une série d'engagements contractés par la Russie".
Il n'exclut pas que son mouvement puisse saisir la Cour constitutionnelle de Russie et la Cour européenne des droits de l'Homme s'il est poursuivi en justice pour non-respect de la loi.
Le président russe Vladimir Poutine a signé samedi la loi fédérale qui confère le statut d'"agent de l'étranger" aux organisations non gouvernementales exerçant des activités politiques et bénéficiant d'un financement étranger.
Aux termes de ce texte, les ONG qualifiés d'agents de l'étranger seront soumises à un régime juridique particulier qui prévoit, en cas d'infraction, une amende allant jusqu'à un million de roubles (24.500 euros) ou une sanction pénale pouvant atteindre quatre ans de prison.